Le septuagénaire avait tué l’amour de sa vie
Pierre Leurquin est rejugé pour le meurtre de son épouse. Un procès digne qui traite d’amour, de longévité et de surmédication.
Virage à 180 degrés.
En juin dernier, Pierre Leurquin, 79 ans, était condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir étranglé,
le 30 septembre 2015, son épouse Suzanne, la femme de sa vie, qu’il a épousée en 1958. Que s’est-il passé pour qu’une telle peine soit infligée devant une famille consternée ? Déjà l’attitude de Pierre Leurquin, érudit professeur à la retraite,
un homme raffiné devenu arrogant, vitupérant, se présentant en victime face à une épouse qui n’aurait peut-être "pas volé" ce qui lui est arrivé. Son avocate d’alors avait tenté de nier l’intention homicide. Peine perdue : il ne fait aucun doute que
l’homme a volontairement étranglé son épouse, à leur domicile de Woluwé-Saint-Pierre.
Depuis des mois, Suzy Vanderveeren couchait sur papier, avec amour et délicatesse, ses craintes devant
un mari qui ne contrôlait plus ses colères.
"Je ne peux croire que l’homme qui insulte, qui humilie, qui frappe, soit encore toi."
Nouveau procès, nouvelle défense. Pierre Leurquin, physiquement affaibli, a un ton plus serein. "Je ne suis pas poli, je suis impulsif, vite énervé. Ça c’est vrai,
surtout depuis ma dépression." L’homme a des mots durs pour sa famille, disant les choses sans filtre.
Pour la défense,
l’homme n’était pas responsable de ses actes, bouffé qu’il était par la dépression et les médicaments (benzodiazépines, antidépresseurs…). Me Huysmans reprend ses premiers mots après les faits : "Je ne voulais pas sa mort, c’était la femme de ma vie. Mes enfants vont me maudire, ils ne comprendraient pas qu’un amour de 58 ans soit détruit en une minute."
Pour Catherine Toussaint, "l’homme que Pierre Leurquin a été ne peut pas avoir complètement disparu.
Il ne pouvait pas devenir ce tyran domestique. La maladie et la déchéance recouvrent une horrible réalité", lâche-t-elle. Puis, elle refait la liste des médicaments qu’il prenait, énorme, contre-indiqués. Pour elle, c’est la raison qui a fait basculer son client, qui doit, selon elle, être acquitté.
Du côté des parties civiles, Me Bruno Dayez a décrit justement une "hypertragédie. M. Leurquin a perdu la femme de sa vie et ses enfants sont pris entre deux feux." Plus tard : "On attendait de lui qu’il fasse état d’un remords", regrette-t-il, prenant parfois même la défense du prévenu.
L’union sacrée ne va pas jusqu’au ministère public. L’avocate générale a décrit une affaire "affreusement triste" et requis une peine de 10 ans de réclusion, assortie d’une mise à disposition du tribunal de l’application des peines. Pierre Leurquin pourrait alors sortir de prison passé ses 83 ou 84 ans. "Son espérance de vie est de cinq ans, au mieux. Que restera-t-il de sa dignité ?", interroge Me Huysmans. Prononcé le 17 mars.
Source : La Dernière Heure le 17 février 2017
http://www.skcenter.be/phpbb/viewtopic.php?f=32&t=1016&sid=dba4e4826ae8c0f92bb2c0eba7695bc7
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pas trouvé de données précises, mais ressemble fort à un drame de la dépression septennale des 77 ans... (rythmes courts des deux personnes à voir le 30 septembre 2015)