Le «gourou» d'Ugine condamné à cinq ans de prison pour abus de faiblesse
Parce qu'il prescrivait notamment des rapports sexuels multiples à ses patients, Jacques Masset, 70 ans, a été condamné à cinq ans ans de prison dont quatre ferme par le tribunal correctionnel d'Albertville (Savoie) pour abus de faiblesse. Le tribunal lui a également interdit d'exercer toute profession en relation avec l'infraction pendant cinq ans et a prononcé la fermeture d'un de ses établissements pendant cinq ans. Le parquet avait requis quatre ans et demi de prison ferme et l'interdiction définitive d'exercer la profession de psychothérapeute.
L'affaire avait été révélée en 2010 par l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes (UNADFI), qui qualifie Jacques Masset de «gourou» et de «pseudo-thérapeute». Il était notamment reproché à Jacques Masset d'avoir prescrit à ses patients des relations sexuelles dégradantes et de leur avoir soutiré d'importantes sommes d'argent.
«Il m'a demandé d'avoir chaque semaine des relations sexuelles violentes avec plusieurs personnes à la fois qui étaient aussi ses patients. Si je ne le faisais pas, il m'a assuré que je ne serai jamais une bonne mère et que je risquais de développer un cancer du col de l'utérus», a expliqué une de ses patientes à la barre, citée dans Le Dauphiné Libéré.
Jacques Masset défendu par certains patients
«En interprétant un de mes rêves, il m'a sorti que j'avais été abusée à 12 ans et que c'était moi le monstre, alors j'ai perdu pied et je suis tombée sous son emprise», avait-elle ajouté, affirmant avoir déboursé 20 000 euros pour son analyse. Une autre patiente avait déclaré avoir été incitée à se prostituer.
Les faits poursuivis se sont produits de 2007 à 2010 dans son cabinet à Ugine (Savoie), mais aussi à Cuers (Var), où Jacques Masset dispensait des formations pour permettre à ses patients de devenir thérapeutes dans le cadre de la Société française des analystes praticiens jungiens (SFAPJ). 25 patients s'étaient constitués partie civile à l'audience sur 88 victimes recensées durant l'instruction.
Certains patients sont aussi venus défendre le praticien à la barre. «Je n'ai jamais manipulé personne pour de l'argent, je voulais juste faire le bien des gens en appliquant des méthodes reconnues», s'était défendu le prévenu.
Source : Le Parisien le 18 décembre 2015
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