mercredi 30 novembre 2016

bébé secoué

Bébé secoué: le cauchemar d'un couple de parents Vanessa Franchetti et Emmanuel Mur espèrent toujours le retour de leur enfant placé depuis le 3 juin.
Après des convulsions chez sa nourrice et une suspicion de bébé secoué, leur enfant de deux mois a été placé par «principe de précaution». Depuis six mois, Vanessa et Emmanuel se battent pour «sortir de cet enfer». «Terrassés», «anéantis», «horrible tourbillon de malheur»... Le coup de massue est intervenu vendredi dernier au tribunal d’Angoulême pour Vanessa Franchetti et Emmanuel Mur. Leur bébé de neuf mois est de nouveau placé et cette fois jusqu’au 31 mai 2017. A cette date, cela fera un an que la crise convulsive de leur bébé a transformé leur vie en cauchemar. Elle a pourtant eu lieu chez la nounou (lire ci-dessous). «Le syndrome du bébé secoué ne peut pas encore être écarté», indique le délibéré du tribunal. Six mois après le malaise de L., la justice s’abrite toujours derrière le principe de précaution, tant que «l’enquête pénale est en cours»... Ses parents pensaient pourtant voir le bout du tunnel et «passer Noël» en famille dans leur maison des Métairies, près de Jarnac. Les dernières décisions allaient dans ce sens: mi-octobre, le bambin revenait même chez ses parents du mercredi au dimanche en présence de la mère de Vanessa. Un assouplissement du placement lié aux rapports positifs des services sociaux qui expliquent par exemple que «L. évolue dans un environnement sécure et serein avec ses parents et sa grand-mère». Vendredi, les juges ont enclenché la marche arrière: «Les motifs du malaise [le 23 mai, ndlr] sont toujours inexpliqués.(...) Dans le but de protéger L., la demande de mainlevée de placement présentée par ses parents ne peut être satisfaite», écrit le juge des enfants, Laurent Favrette. L’enquête n’avance pas Celui-ci refuse même de poursuivre le dispositif aménagé avec la grand-mère. L’enquête pénale, elle, est au point mort, en attendant les résultats de la contre-expertise réalisée le 4 novembre. Les parents ont été entendus comme témoins quatre jours après le malaise. Depuis, rien de nouveau. «On nous enterre vivants en prenant notre bébé», s’insurge Vanessa Franchetti, 30 ans, qui a décidé de consacrer tout son temps à faire revenir son enfant chez elle. Son compagnon de 36 ans est dans le même cas depuis que son entreprise lui a demandé de signer une rupture conventionnelle. Le couple est aujourd’hui incollable sur les symptômes du bébé secoué, connaît tous les arcanes et les sigles de l’aide sociale à l’enfance. A épluché une demi-douzaine de jurisprudences de cas similaires mais favorables aux parents. Il est aussi «en contact avec une trentaine de familles dans le même cas», a créé un blog et mis en ligne une pétition qui rassemble 380 signatures (1). «La justice nous catalogue comme des bourreaux d’enfants. On ne sait plus comment sortir de cet enfer». Vanessa était en pleurs hier soir. Elle venait d’apprendre qu’elle ne pourrait pas voir son fils à Noël, même en présence d’un tiers à Angoulême. «On n’en peut plus, ils vont nous faire craquer», lance-t-elle, désemparée. Ce matin, le couple sera de nouveau à l’Aide sociale à l’enfance pour parler des horaires de visite. «On va passer tout près du centre, mais on n’a pas le droit de lui faire un bisou.»

 Le malaise a lieu chez la nounou Le cauchemar repasse en boucle, depuis ce 23 mai. «Nous l’avions déposé chez sa nounou à 8h15. A 15h, elle nous appelait, paniquée. Notre bébé faisait une crise.» Quelques jours plus tard, le couperet tombe en même temps que le jargon médical: un «hématome sous-dural bilatéral» a été relevé par le médecin «indiquant un tableau “bébé secoué”». Le 3 juin, L. est placé à l’Aide sociale à l’enfance de Charente, «faute de certitude sur l’origine de l’hématome». Les convulsions sont pourtant arrivées sept heures après avoir déposé l’enfant. Or, d’après la Haute autorité de la santé dans son rapport de mai 2011, «dans la grande majorité des cas, sinon dans tous les cas, le secouement entraîne immédiatement des symptômes». Vanessa Franchetti connaît cet extrait par cœur: «Nous l’avons déposé sept heures avant sa crise. Je ne veux accuser personne mais s’il y a un risque de bébé secoué, pourquoi la nounou ne subit-elle pas le même principe de précaution que nous et peut-elle continuer à garder des enfants ?» Une incompréhension de plus dans ce douloureux dossier.
(1) https://notrefilsnotrebataille.wordpress.com
http://www.charentelibre.fr/2016/11/29/bebe-secoue-le-cauchemar-d-un-couple-de-parents,3071010.php
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