« L'incompréhensible » nombre de victimes de la fusillade de Newtown tend à faire oublier « combien le meurtre d'enfants par balle est devenu une chose ordinaire » aux Etats-Unis.
Richard Cohen, éditorialiste au « Washington Post », cite ainsi des statistiques du Children's Defense Fund : en 2008 et 2009, 5.740 enfants ont été tués par des armes à feu et 34.387 blessés. Une part disproportionnée était des Afro-Américains ou des Hispaniques. Mais les quartiers déshérités partagent une chose en commun avec la bourgade verdoyante du Connecticut où Adam Lanza a massacré 20 enfants et 6 adultes avant de se suicider : c'est le « grand désordre des armes à feu ». « Ceci est une calamité nationale, notre honte », écrit l'auteur. Pour lui, ce ne sont pas d'ailleurs « les armes à feu à proprement parler qui tuent. Mais l'apathie » face à leur détention. Chaque semaine, comme une routine silencieuse, les Etats-Unis ajoutent un drame de l'ampleur de celui de Newtown, selon l'auteur plaidant pour un contrôle des armes. Le quotidien cependant ouvre largement le débat. Sur son blog du « Washington Post », la journaliste conservatrice Jennifer Rubin souligne les risques d'échec d'une législation sur le contrôle des armes, car aussi bien ses partisans que les défenseurs de la libre détention d'armes éviteront tout compromis. Et plutôt que de se précipiter, elle suggère de se concentrer sur « le coeur du problème » comme celui de traiter plus efficacement les maladies mentales pour neutraliser un grand nombre de personnes « qui présentent un danger pour eux-mêmes et les autres ».
http://www.lesechos.fr/economie-politique/presse-etrangere/0202457305164-le-meurtre-d-enfants-la-honte-de-l-amerique-521970.php
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