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Une retraitée dans le box des accusés après l'empoisonnement de son mari
Jean-Marc Dumont, 84 ans, lourdement handicapé. La victime a quitté la salle d’audience dès hier matin, accompagnée par son avocat Me Véronique Estève.
Colette Dumont, 72 ans, avait injecté une dose d’insuline à son époux Jean-Marc, en avril 2009 à Mougins. Elle encourt la réclusion à perpétuité
« J’ai voulu… Enfin… J’ai fait cet acte grave, car je voulais qu’il dorme. Mais je n’ai pas voulu ce qui s’est passé ensuite. »
Une voix hésitante, chevrotante. Colette Dumont s’exprime pour la première fois devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes, ce lundi, depuis le box des détenus au palais de justice de Nice. A 72 ans, l’accusée cultive une certaine élégance, vêtue d’une jupe et d’une veste claire. De l’autre côté de la salle d’audience, un homme lui fait face : Jean-Marc Dumont, 84 ans, lourdement handicapé. Il est le mari de l’accusée. Mais aussi la victime.
En maison de retraite
Colette Dumont encourt la réclusion à perpétuité pour l’empoisonnement de son époux, réalisé par injection d’une dose d’insuline. Une substance pouvant entraîner la mort d’une personne non diabétique.
C’est le sort qu’a failli subir Jean-Marc Dumont, le 8 avril 2009, lorsque deux crises d’hypoglycémie le frappent coup sur coup. Ce patient d’une maison de retraite de Mougins, à la santé déjà très dégradée depuis un grave accident de voiture, ne doit alors son salut qu’à l’intervention du SMUR et du centre hospitalier de Cannes, où il restera plusieurs jours dans le coma.
Rapidement, les gendarmes portent leurs soupçons sur Colette Dumont. Aux dires de son mari, celle-ci lui aurait fait une piqûre la veille de l’incident. Elle-même, diabétique, finira par avouer ce geste. Entre-temps, les enquêteurs découvrent dans ses poubelles un lot de stylos d’insuline, encore valable et à peine entamé.
« Toute la question est : comment avez-vous pu en arriver là ? », interroge le président de la cour d’assises, Jean-Luc Tournier. Mais hier encore, Colette Dumont nie avoir voulu tuer son mari. Et ne parvient pas même à expliquer cette piqûre. Poussée dans ses retranchements, elle déclare toutefois : « J’ai été maltraitée par mon époux. Par la parole, par des vexations… et surtout par des coups. »
Comptes dans le rouge
Les relations au sein du couple étaient tumultueuses, comme en témoignent ce lundi proches et personnels soignants.
Pour leur part, les enquêteurs restent surpris par l’attitude de Colette Dumont en garde à vue : « Elle semblait ne pas s’intéresser au sort de son mari. Elle se remaquillait, alors qu’il était entre la vie et la mort ! »
De là à expliquer une éventuelle préméditation criminelle ? Faut-il plutôt examiner les comptes bancaires du couple Dumont, « dans le rouge » à cette époque ? En attendant le verdict demain, magistrats et avocats entendent ce mardi Jesus, l’amant dont s’était éprise Colette et qui avait bénéficié de ses largesses financières.
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Source : Nice Matin
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