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Françoise Chabe avait été étranglée à son domicile, dans la Somme, en 2005
La cour d’appel d’Amiens examine demain la demande de non-lieu formulée par l’avocat d’un pompier, renvoyé devant les assises pour l’assassinat de sa jeune épouse. Sa défense dénonce une enquête à charge, des pistes non explorées et la destruction d’indices par les enquêteurs.
« C’est une affaire qui dépasse l’erreur judiciaire », résume Me Philippe Valent, l’avocat de Ludovic Chabe. Ce sapeur-pompier âgé de 32 ans, est accusé d’avoir assassiné en 2005 son épouse qui venait d’avoir 24 ans. Selon l’accusation, le mobile est l’infidélité de Françoise. Demain, le défenseur va demander à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Amiens d’accorder un non-lieu à son client ou, à tout le moins, d’ordonner les investigations complémentaires. A savoir des actes d’enquêtes qui, selon lui, n’ont jamais été entrepris par les deux magistrats instructeurs afin de vérifier les différents alibis fournis par Stéphane Q., qui fut brièvement l’amant de la victime.
Le 26 février 2005, au sortir d’une permanence de deux jours, Ludovic quitte vers 8 heures sa caserne de Montreuil-sous-Bois pour rejoindre le domicile conjugal à Humbercourt, tout petit village de la Somme situé à la lisière du Pas-de-Calais. Ce matin-là, le temps est neigeux, détail qui a son importance. Il gare son véhicule devant la maison. A 10 h 04, il prévient les secours. Françoise, vêtue d’une chemise de nuit, boules Quiès dans les oreilles, est allongée face sur le sol ; cyanosée, elle ne respire plus. Les pompiers vont tenter de la réanimer. Ils constatent que son foulard est extrêmement serré autour de son cou et qu’elle présente des hématomes sur le front et à l’arrière du visage. Les légistes sont formels : la victime est morte étranglée. Les premiers experts vont situer son décès entre 6 et 10 heures du matin, plus probablement vers 8 heures. Les seconds aux alentours de 10 heures.
Destruction d’indices
Immédiatement saisis, les gendarmes procèdent aux premières constatations. Un mégot de cigarette à filtre blanc, différent de celles que fumait la victime, est retrouvé sur le sol de la cuisine, à côté du corps. Etrangement, les enquêteurs le jettent à la poubelle. Les traces de sang relevées dans la cuisine et la salle de bains sont… effacées ! Quant aux échantillons de sperme prélevés sur la victime, aucune analyse n’est demandée par le juge. Et lorsque l’avocat de Ludovic Chabe l’exige, on lui répond que leur mauvaise conservation empêche toute expertise génétique. « Ce dossier est la triste démonstration de la manière scandaleuse dont a été menée cette enquête conduisant à accuser un innocent sans être capable d’analyser des indices », a indiqué hier à France-Soir Me Valent.
Au bout de trois mois d’enquête, Ludovic Chabe est placé en garde à vue. A la fin de celle-ci, alors que sa mère et sa sœur sont interpellées par les gendarmes, il craque. Et dit avoir porté des coups à sa femme sans s’expliquer pour autant sur la strangulation. Il va passer dix mois en détention provisoire avant d’être remis en liberté et de réintégrer sa compagnie. Pour l’accusation, le mobile est tout simple : le pompier jaloux n’aurait pas supporté l’infidélité passagère de sa femme avec Stéphane Q. Il avait matériellement le temps de rentrer chez lui, d’assassiner Françoise et de prévenir les secours. Un argument rejeté par sa défense qui évoque les conditions climatiques de cette journée du 26 février – neige et verglas – empêchant d’arriver avant 10 heures dans la Somme. Comme élément à charge, l’accusation retient que le pompier n’a pas tenté de réanimer son épouse et met en avant les contradictions dans ses déclarations successives devant le juge d’instruction.
Me Valent regrette que les enquêteurs ne se soient pas davantage intéressés à l’amant qui, selon l’avocat, a menti à plusieurs reprises. Il a caché dans un premier temps la relation adultérine brutalement interrompue le 2 février, laissant Françoise dans un état d’abattement. Il expliquera au juge avoir manipulé, quinze jours avant sa mort, le foulard de la victime – d’où d’éventuelles traces de son ADN – sans que le magistrat ne lui ait indiqué qu’il s’agissait de l’arme du crime. Autant d’éléments troublants qui justifient, pour la défense de Ludovic Chabe, la réouverture de l’enquête et « l’espoir de la recherche du véritable coupable ».
Source : France Soir
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l'intéressé avait 28 ans en 2005 et se trouvait en pleine période critique septennale.
le 26 février 2005 est un samedi. le 2 est un mercredi.
la situation du pompier mais aussi de la victime (proximité anniversaire et année de vie 24 sont des éléments de possibles tensions) et de l'amant serait intéressante à connaître : un jour critique émotionnel est souvent jour de passage à l'acte.
ces rythmes qui déterminent notre forme et nos humeurs et parfois mènent à des actes incontrôlés...
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