jeudi 1 octobre 2009

viol et meurtre

Librairie 3ème oeil :

Procès d'un cold case à la française

" De sa Moselle natale, il a conservé la stature d'un bûcheron, un vague accent et une certaine psychorigidité. Dans son sud d'adoption, il a vite appris le goût de la gaudriole et du pastis mais c'est à Lyon que Robert Greiner, 57 ans, condamné à la prison à perpétuité pour le viol et le meurtre d'une mineure joue son va-tout en cours d'appel d'assises.

Longtemps le calvaire d'Evelyne, 16 ans, lycéenne à Avignon dont le corps avait été retrouvé massacré dans un sous bois route de Nîmes en décembre 1987 est resté une énigme. À telle enseigne qu'on a cru un temps le dossier refermé. Il aura fallu une simple bagarre sur un parking du Pont du Gard pour que le crime non élucidé revienne en pleine lumière 19 ans après.

La trace ADN prélevée sur Greiner s'avérait être la même que celle du sperme relevé sur le cadavre d'Évelyne. Un élément d'enquête qui a conduit à une mise en examen logique de ce pompier professionnel, marié, père de famille et plutôt bien noté malgré ses frasques.

En jurant de ne pas connaître la jeune fille, il se tirait une balle dans le pied en première instance. En laissant entendre, hier à l'ouverture de ce second procès qu'il « a pu le soir en question avoir couché avec Éveline à la caserne », il prend le risque de passer pour un menteur. Une volte-face qui n'atteint pas Patricia, l'épouse follement amoureuse d'un homme « qui m'a été infidèle mais que je le crois innocent de ce crime ».

Infidèle, le mot est un peu faible pour décrire la vie de caserne à Avignon. A en croire des témoins on se rapprocherait plus du lupanar où les soirs de garde, certains pompiers éteignaient surtout des incendies féminins presque à la chaîne. « J'étais assez séducteur et les filles aimaient l'uniforme. C'était facile. » Facile d'autant plus que la hiérarchie paraissait « cool ». Facile mais aussi sordide lorsque des parties fines tournaient à la « partouze » avec « cri-cri » une femme sans doute consentante mais retardée mentale.

Tout au long de la journée, l'image de Robert Greiner s'est craquelée et déjà certaines contradictions sont apparues dans une instruction à la barre très poussée par le président François Martin. Des petits détails qui, mine de rien, constitueront peut-être au fil des audiences autant de cailloux sur le chemin des Angles. Si la vie dissolue du pompier est devenue une évidence, celle du tueur bestial et cynique reste à brosser. L'avocate générale Mme Jacqueline Dufournet compte bien s'y employer. Quant à Me Gontard il ne fait pas mystère d'une demande d'acquittement. Reprise des débats ce matin à 9 heures 30. Le verdict devrait être théoriquement rendu vendredi soir."

Un article de Michel Girod.

Source : LE PROGRES DE LYON (29 septembre 2009

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"Si la vie dissolue du pompier est devenue une évidence, celle du tueur bestial et cynique reste à brosser"
57 ans aujourd'hui c'est 35 ans en 1987 : la période critique septennale peut opérer des métamorphoses...

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