mercredi 14 octobre 2009

suicide

Tribune de Genève :
Il choisit de mourir face caméra
TÉLÉVISION | La réalisatrice neuchâteloise Orane Burri livre ce soir sur TSR1 un documentaire poignant sur le suicide de son ami Thomas. Le jeune homme a prémédité son acte dans un journal vidéo intime qu’il lui a légué après sa mort.

«C’était il y a dix ans. Mon ami Thomas a mis fin à ses jours de manière brutale. Il a tout préparé à l’avance et filmé les six derniers mois de sa vie avec l’intention que quelqu’un fasse un film sur lui, sur son génie, sur son mal-être», explique la réalisatrice neuchâteloise Orane Burri. Et c’est elle que Thomas a choisie pour réaliser son macabre dessein. De cette tragédie, la jeune femme de 27 ans en a fait un documentaire bouleversant, Tabou, diffusé ce soir sur TSR1.  

A l’époque des faits, Orane Burri fréquente le même club de vidéo amateurs que Thomas à Neuchâtel. Elle a 17 ans, lui 22. Tous deux rêvent de faire du cinéma leur métier. Jusqu’au moment où Thomas s’isole progressivement. Amoureux de la jeune fille, qui se refuse à lui, il confie sa déception sentimentale et son mal-être face caméra avant d’en finir avec la vie d’une rafale de fusil d’assaut. Sous le choc, Orane Burri attendra trois ans avant de visionner les rushs. «Je me suis dit que tant que je n’avais pas pris la décision de faire le film, je ne verrai pas les cassettes. Soit j’acceptais ce cadeau empoisonné, soit je le refusais dans sa totalité, confie-t-elle. Simplement, je l’ai fait avec mes propres règles et non pas comme Thomas l’aurait souhaité.»

A travers ce témoignage unique, la réalisatrice, aujourd’hui installée à Paris, montre les mécanismes intérieurs qui habitent un suicidaire et ouvre le dialogue sur un sujet encore tabou. «J’ai pensé d’abord aux gens qui ont vécu le suicide de quelqu’un, qui l’ont éventuellement pressenti sans n’avoir rien pu faire.»

La parole aux proches

Les scènes où Thomas s’exprime dans son journal vidéo intime sont psychologiquement violentes. Il explique avec une méticulosité effrayante ses angoisses, ses égarements, sans oublier les détails morbides de la mise en scène de sa propre mort. En contrepoint, Orane Burri donne la parole à la mère et la sœur de Thomas ainsi qu’à deux de ses amis. L’occasion de chercher à comprendre le pourquoi de son geste. Mal à l’aise, choqué, le téléspectateur éprouve un sentiment troublant après ces 52 minutes.

Tabou a atteint sa cible: soulever de vraies interrogations sans tomber dans un pathos inutile. Même si, dès le départ, Orane Burri a refusé de recueillir l’avis de spécialistes de la prévention du suicide. «Je ne voulais pas de point de vue médical mais celui de proches à qui c’est arrivé.»

La TSR diffusera Tabou avec le logo rouge suivi d’un débat mené dans l’émission Infrarouge.

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dépression de la période critique septennale des 21 ans ? il serait intéressant de comparer les données du journal intime avec ceux des cycles de la personne... suicide un jour critique émotionnel ? (c'est le "jour du suicide").

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