mercredi 29 juillet 2009

suicide

L'Humanité :

« Je me suicide à cause de mon travail à France Télécom »
Restructuration . Un salarié de l’opérateur téléphonique s’est donné la mort, mettant en cause ses conditions de travail.

Michel D., un salarié marseillais de France Télécom, a mis fin à ses jours le 14 juillet à son domicile, en laissant à sa famille et à ses collègues une lettre sans ambiguïté. « Je me suicide à cause de mon travail à France Télécom », écrit ce fonctionnaire de cinquante et un ans, architecte réseau dans l’unité de pilotage (UPR) du Sud-Est, qui ajoute : « Urgence permanente, surcharge de travail, absence de formation, désorganisation totale de l’entreprise. Management par la terreur ! Cela m’a totalement désorganisé et perturbé. Je suis devenu une épave, il vaut mieux en finir. »

La direction, qui estime que « les causes d’un suicide sont toujours multiples », précise que ses collègues « avaient remarqué des signes de dépression. Il avait été pris en charge par les managers, ses collègues et les partenaires sociaux ». Une information confirmée par Denis Capdevielle, délégué CGT au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’unité où il travaillait, qui constate : « Le malaise devait être profond. »

C’est le 18e suicide depuis février 2008 parmi les quelque 100 000 salariés de l’entreprise, selon l’Observatoire du stress et des mobilités forcées à France Télécom, mis en place fin 2007 à l’initiative de SUD PTT et de la CFE-CGC. L’observatoire souligne que ce suicide intervient après « trois tentatives » en juin dans la région de Lyon, le suicide d’une cadre parisienne, celui d’un technicien, ou la mort, il y a un an, d’un agent qui s’était jeté sous un train à Troyes.

Les syndicats dénoncent depuis plusieurs années la dégradation des conditions de travail qui a suivi l’ouverture du capital de l’entreprise en 1997, avec restructurations massives et 60 000 suppressions de postes à la clé. Fabienne Viala, de la CGT, met en cause des surcharges de travail liées à la baisse des - effectifs « et des responsabilités de plus en plus lourdes », notamment pour les cadres comme Michel D.

« Ces changements se sont accompagnés d’une transformation d’une entreprise de métiers techniques d’excellence en une société perçue comme essentiellement attachée à dégager du cash », analyse Olivier Flament, secrétaire SUD PTT du CHSCT et membre de l’observatoire. Des mutations qui ont eu « des effets dans le détail des activités, au détriment des compétences acquises et de l’histoire professionnelle de chacun. Des identités professionnelles ont été mises à mal sans que l’on s’en aperçoive ».

Le syndicaliste évoque les pressions sur les salariés pour qu’ils adhèrent à la culture de l’entreprise, « comme s’il ne suffisait plus de faire son travail pour montrer sa loyauté ». Autre facteur de tensions, l’arbitraire des rémunérations, mis en cause directement par Michel D. dans sa lettre : « C’est la conséquence de l’individualisation des rémunérations. Cela crée une mauvaise ambiance. C’est voulu par le management », écrit-il dans son courrier.

Aucun de ces suicides n’a été qualifié d’accident du travail, note l’observatoire, qui y voit « l’acharnement des directions à reléguer ces affaires au rang des "problèmes individuels" ».

Lucy Bateman

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je ne pense pas que l'on puisse mettre un suicide uniquement sur les difficultés au travail mais c'est un élément qui doit venir s'ajouter à d'autres problèmes et qui va "faire déborder le vase" à un moment propice...
on pourrait vérifier ici si la dépression n'a pas démarré il y a environ deux ans, (période critique des 49 ans) et si l'intéressé est un natif du mardi (son jour critique émotionnel = souvent jour de passage à l'acte)

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