mercredi 3 juin 2009

Jeckyll et Hyde

Procès d'un violeur de fillettes : un accusé aux deux visages (site 3ème oeil)
"Au premier jour du procès de Bruno Favre, accusé du viol de Chloé (1), une fillette de 11 ans en 1989 à Bourg-en-Bresse, et de ses deux belles-sœurs dans le Jura, la cour d'assises a vécu un psychodrame. Sa compagne a livré un témoignage sidérant. Sa vie de famille « détruite » par une arrestation dix-huit ans après, la jeune femme a expliqué ne s'être jamais posé de questions sur le passé de Bruno Favre et même se « voiler la face ». Il aura fallu toute la pugnacité de Me Bloise, l'avocate de Chloé, et de l'avocate générale, Sophie Taupin, pour désigner le responsable de ce gâchis. Même Me Uzan, l'avocat de l'accusé, a dû s'employer : « Le responsable c'est Favre, Madame ».
Mais lui-même en est-t-il persuadé ? Ce Jurassien de 47 ans a soigneusement évité que ses proches ne viennent assister à son procès pour ne pas écorner son image de père de famille respectable. Celle d'un travailleur, d'un bon copain, du militant de la SPA qui sauve un chien et épargne les poules « qu'il a caressées », du bon samaritain de Port-Lesney qui sauve un enfant de la noyade.
Bruno Favre a reconnu hier le viol de Chloé tout en niant celui de ses belles-sœurs. « Une affaire horrible » selon lui. Il aurait voulu se livrer aux gendarmes, en parler à ses filles…
Mais la médaille a son revers. Le mécanicien souvent viré par ses employeurs parfois pour vol, les emprunts à tour de bras, la drague de tout ce qui porte jupon, de préférence aux alentours de 15 ans, les propositions malsaines. Et la violence. Sa condamnation pour avoir frappé une mamie de 78 ans ? Un complot.
Finalement toute cette affaire tiendrait à la mort de son père en 1986 qui lui arrache quelques larmes dans le box. La dépression, le mélange d'alcools et de mystérieux « médicaments » l'auraient conduit au pire. En Suisse d'abord puis dans l'Ain. Mais on cherchait en vain, hier, les accents de sincérité, le remord sans concession et rédempteur qui permet de se reconstruire.
L'expert psychiatre, le Dr Blachère, a qualifié de « Dr Jekyll and Mister Hyde » cet accusé poli, charmant, qui banalise sa personnalité, mais aux « fantasmes pédophiles certains », « aux pulsions violentes ». Une analyse sans concession d'un Bruno Favre « à la personnalité perverse, qui nie l'altérité et la souffrance de ses victimes ». La honte qu'il éprouverait après le passage à l'acte n'étant qu'une « remise en cause narcissique des faits ». En clair, elle écornerait son image de bon père de famille auprès de lui-même et de son entourage.
La curabilité de Bruno Favre pose également problème selon le psychiatre. Trop d'incertitudes sur « sa sexualité pathologique », une reconnaissance à minima et une « absence d'empathie » avec les victimes qui doivent témoigner aujourd'hui de leur calvaire."
Un article de Frédéric Boudouresque.
(1) Prénom d'emprunt
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47 ans aujourd'hui c'est 27 ans en 1989 et l'entrée dans la période critique septennale des 28 ans... en quelque sorte "l'heure des pédophiles"... ceux-ci passant souvent à l'acte à ce moment où les pulsions sont particulièrement importantes.

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