jeudi 25 juin 2009

drame conjugal

MONSÉGUR. Hier, la tragique disparition du couple Picque a semé la stupéfaction dans la commune où tous deux étaient unanimement appréciés et très impliqués

Un village sous le choc.

Un hameau retiré de Monségur, en pleine Chalosse. Une maison cossue, volets en bois et murs à la chaux. Un jardin soigné, des rosiers en fleurs, un potager. Autour, des champs de maïs, des troupeaux de boeufs. Un écrin de sérénité bucolique qui ne laisse en rien présager du déchaînement de violence qui a pourtant accompagné la mort, lundi, de Jean-Paul Picque et de son épouse, Annette, qui se faisait aussi appeler Juliette.

D'après les premiers éléments de l'enquête, Jean-Paul Picque, militaire en retraite depuis décembre 2007, aurait mis fin à ses jours. En tout état de cause, il est retrouvé lundi soir vers 18 heures, pendu dans la grange des voisins. Dans la maison du couple, les gendarmes découvrent son épouse, morte, étendue sur le lit conjugal. Son visage porte des traces de coups. Sur la table du séjour, une lettre, probablement rédigée par Jean-Paul Picque, qui signe en quelques lignes son geste de désespoir. En substance, il dit : « Ce n'est pas ce que je cherchais, pardon », confie le maire Dominique Cazaubeilh. Une lettre, a priori destinée aux deux enfants du défunt, nés d'un premier mariage. « J'ai eu son fils de 37 ans au téléphone ce matin (hier, Nrdl) », poursuit le premier magistrat. « Il avait des contacts fréquents avec son père et sa belle-mère. Notamment le week-end précédant les faits. Le couple lui avait confié ses problèmes conjugaux. Il les avait soutenus, ils semblaient aller mieux et puis... une nouvelle dispute a semble-t-il éclaté, le matin du drame. »

Pourquoi ?

Un drame qui devra encore livrer ses secrets. Les résultats des expertises et des examens médico- légaux - pratiqués dès hier soir à Mont-de-Marsan -, devraient permettre de préciser les circonstances exactes des deux décès. Ils seront connus dans les tout prochains jours.

Tandis que les enquêteurs et les experts tentent d'apporter des réponses à toutes les questions de cette affaire conjugale, une seule interrogation planait sur le village hier matin : pourquoi ? Et comment deux personnes unanimement appréciées ont-elles pu se déchirer ainsi ? « On est particulièrement surpris et choqué à la fois. Toute la commune est abasourdie par les événements et les circonstances », résume Olivier Léglise, adjoint au maire. « D'autant que c'était des gens sans histoires, très avenants. Rien vraiment ne pouvait laisser penser à une telle issue », poursuit l'élu. « Bien sûr, on savait qu'ils avaient des soucis conjugaux. Il y a une semaine, on avait entendu parler d'une éventuelle séparation, mais comme cela peut arriver tous les jours... »

« On les trouvait équilibrés »

Pour les voisins immédiats du couple, la stupeur est totale. « On les connaissait bien tous les deux », commence Gérard Kammerlocher. « On ne les avait jamais vus ni entendus se disputer. Pourtant, regardez : on voit leur maison depuis notre salle à manger... On les trouvait même équilibrés, c'est incroyable », poursuit-il, stupéfait. « Ce matin, j'avais la chair de poule en apprenant la nouvelle », poursuit Patricia Kammerlocher. C'est par leur truchement que les Picque ont trouvé leur maison. « À l'époque, ils habitaient Hagetmau, à côté de chez ma belle-mère. Elle nous avait dit qu'ils cherchaient à acheter. Nos voisins vendaient, on leur en a parlé ». Jean-Paul, Juliette Picque et leur chienne Rustine s'installent ainsi au 578 chemin de Calais, dans une bâtisse appelée « le Calais ». Le coup du destin pour lui qui est originaire de la sous-préfecture du Pas-de-Calais. « Mais Juliette s'ennuyait beaucoup à Monségur, elle ne s'y plaisait pas et faisait de la peinture pour s'occuper », explique la voisine. Aquarelliste, elle participait en effet à de nombreuses expositions.

Le couple adhère aussi au club du troisième âge. « Ils ont fait quelques sorties avec nous. Quelques petits voyages, mais pensez, elle connaissait déjà les lieux visités », comprend Gisèle Lalande, la femme du président du club. « Et Monsieur Picque préférait la marche. » Alors, il s'investit à l'association Trottes sentiers à Hagetmau, dont il était le trésorier. « On rentrait d'une randonnée de trois jours en Dordogne », commente le mari de la présidente, Roland Limoges. « C'était un gentil garçon, quelqu'un de très bien, dynamique, dévoué, qui racontait toujours des histoires drôles. On savait qu'ils avaient quelques différends et surtout que sa femme avait des soucis de santé. Ca fait très mal, on était très lié. » À la BA 118 où Jean-Paul Picque officiait, « il a aussi toujours donné entière satisfaction tant d'un point de vue professionnel qu'auprès de ses collègues », assure le colonel Carré.

De son côté, Juliette Picque, qui portait aussi son nom de jeune fille, Rataud, était adhérente de l'association culturelle et artistique mantoise, dont elle fréquentait tous les vendredis après-midi la section ateliers créatifs. « C'était une personne charmante, aimée de tous ceux qui la côtoyaient. Elle avait beaucoup de goût et de talent et apportait un peu de vie à l'association. Nous la regretterons beaucoup », confie la présidente Geneviève Bellarot.

Auteur : Aude Ferbos
a.ferbos@sudouest.com

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je n'ai pas trouvé l'âge de la dame afin de savoir si elle se trouvait en période critique septennale (problèmes de santé ?). pourrait-il y avoir un lien avec la naissance d'un conflit débouchant sur une séparation et la retraite du Monsieur : en 2007 il se trouvait dans sa période critique des 56 ans.
et enfin c'est surtout le jour critique émotionnel qu'il faut voir car c'est le jour des explosions et coups de folie... mais il faut la date de naissance...

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