3ème oeil :
Meurtre dans une famille paysans qui vit comme au XVIIIème siècle
" Un homme de 41 ans a été interpellé quelques heures après avoir tiré sur son frère. Le drame s'est déroulé sur fond d'alcool samedi soir, dans la ferme familiale.
Une dispute qui dégénère dans la ferme familiale de Péreuil aux portes de Blanzac. Le frère aîné Jean-Pierre Aubert, 49 ans, est mort. Le benjamin Philippe, 41 ans, a été placé en garde à vue. Il a reconnu l'avoir abattu d'un coup de fusil.
Le drame est survenu samedi vers 17 heures dans la bâtisse isolée qui surplombe la colline, à la sortie de Blanzac en direction de Barbezieux.
C'est là que vivent les deux frères, paysans endurcis, avec leur père Guy, un retraité de 75 ans. Ils ont l'habitude de se quereller. L'alcool aidant, les coups pleuvent.
Samedi, selon les premiers éléments de l'enquête, une dispute futile pour une vaisselle mal rangée a éclaté. Philippe Aubert, furieux, serait allé chercher le fusil dans la chambre. Il a épaulé et tué. Le père, qui travaillait à l'extérieur, est rentré précipitamment lorsqu'il a entendu le coup de feu. Il a trouvé le corps de la victime étendu dans la pièce principale. Le meurtrier présumé s'était retranché dans la chambre. Il a appelé son troisième fils, âgé de 40 ans, au secours.
«Une famille qui vit encore comme au XVIIIe siècle»
Ce dernier, qui habite un kilomètre plus loin, a alerté les secours. Les gendarmes de la brigade de recherches d'Angoulême et de la communauté de brigades de Blanzac se sont rendus sur place. Ils ont interpellé Philippe Aubert vers 22h30. Il s'est rendu sans difficulté après avoir retrouvé ses esprits.
Hier soir, le parquet d'Angoulême a décidé de prolonger la garde à vue de Philippe Aubert. Le corps de son frère Jean-Pierre sera autopsié ce matin.
Dans la commune, c'est la consternation. Les paysans étaient bien connus. Jean-Pierre Aubert travaillait dans une exploitation agricole à Saint-Léger. Philippe avait pris la succession de son père à la tête du troupeau de vaches. A la mort de sa mère il y a quatre ans, il avait démissionné de son mi-temps d'employé communal à Péreuil. «Il ne pouvait pas assurer partout et il avait un problème avec l'alcool», explique le maire Jean-Claude Ardouin en rappelant que la famille «vivait encore comme au XVIIIe siècle, en autarcie». «Ils entretenaient de bonnes relations avec les habitants. Ils étaient renfermés mais d'une honnêteté irréprochable. L'ancien système», résume l'élu, sous le choc.
«La mère morte, ils étaient complètement dépassés. C'est un coup de folie qu'on aurait peut-être pu éviter s'il avait accepté de se faire désintoxiquer», confie une voisine dans la peine.
Le maire se souvient d'un épisode plus ancien. «Il y a trois ans, il y avait eu des coups de bouteille. L'un d'eux avait été hospitalisé avec sept points de suture. C'était flou. L'affaire avait été étouffée.» Une vieille histoire qui illustrait certains débordements.
Samedi soir, les limites ont été franchies. Définitivement. «Je ne sais pas comment le père va pouvoir se débrouiller tout seul», s'interrogeait une proche, compatissante.
Le vieil homme, issu d'une famille nombreuse, a élevé ses enfants «à la dure» comme lui-même l'avait été. La réalité pascale est encore plus cruelle."
Un article de Sylviane Carin.
Source : LA CHARENTE LIBRE (13 avril 2009)
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l'alcool fait des drames... d'ailleurs la particularité d'un jour critique émotionnel est le fait qu'il ressemble un peu à un jour alcoolisé : les inhibitions diminuent voire disparaissent. l'autre particularité est le motif futile de la dispute...
ici on pourrait vérifier s'il n'y a pas un natif du dimanche car c'est arrivé samedi vers 17 heures ce qui est pile le moment charnière de l'entrée dans un nouveau jour critique biorythmique : c'est un moment "pic de pulsions"...
enfin l'important pour mieux expliquer ce scénario c'est probablement la compatibilité et la situation des deux frères chacun dans sa période critique septennale : 41 ans et 49 ans. c'est un peu comme si l'on faisait un mélange explosif... à manipuler avec précaution. alors si on rajoute un peu d'alcool ou un jour critique émotionnel... voilà...
je me suis toujours posé la question de savoir pourquoi on ne s'intéressait pas trop aux drames liés à l'alcool, alors que l'on nous serine avec le tabac - allant jusqu'à l'interdire - alors que l'alcool fait des dégats bien plus graves et nombreux... (violences familiales, délinquance, accidents de la route, etc...)
peut-être parce que le tabac est américain et l'alcool français ?
ces rythmes qui déterminent notre forme et nos humeurs et parfois mènent à des actes incontrôlés...
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