lundi 23 mars 2009

tranquilles...

SKCenter :
Affaire Émile Créteur : un crime barbare qui ne sera jamais jugé


Un homme de 27 ans révèle que sa mère et son amant ont tué ce retraité de Villeneuve-d'Ascq quinze ans plus tôt. Mais le crime a été prescrit. Plus désagréable encore :

Émile Créteur n'a toujours pas de sépulture.

« Assassiné, enterré et oublié du monde depuis quinze ans », titrait La Voix du Nord du 19 novembre 2005. L'article promettait un débat intéressant autour de la prescription : le droit prévoit que si un crime n'est pas élucidé au bout de dix ans, son auteur est quitte.

Le débat a bien eu lieu, entre les magistrats, dans le huis-clos de leurs cabinets. Le 19 mars 2007, un non-lieu a été rendu. Fred* et Suzanne* ne devront jamais rendre de comptes à la justice.
Printemps 1990, à Villeneuve-d'Ascq. Ils squattent chez Émile Créteur, 64 ans, au 4e étage de la tour des Pins. Le retraité leur demande de partir. Ses « hôtes » le séquestrent pendant une semaine, sans lui donner à manger, ni à boire. Sans avoir vraiment le courage de le tuer non plus. Le calvaire d'Émile dure huit jours. La mort le délivre.

Pour faire disparaître le corps, Fred et Suzanne ont eu du mal. Entre la pioche qui casse parce que la terre est trop dure, dans la carrière de Lesquin où ils voulaient enterrer le cadavre. Et ce dernier qui ne brûle pas comme il faut quand on l'asperge d'essence. Et qu'il a fallu découper à la scie, avant de l'enterrer finalement en contrebas de l'autoroute A1, à Ronchin.
Jonathan, le fils de Suzanne, a tout raconté aux policiers au printemps 2005. Il n'en pouvait plus d'avoir ça sur la conscience. Il avait douze ans lorsqu'il a assisté à toutes ces scènes d'horreur, donnant même parfois un coup de main. Mais quinze ans après les faits, ses révélations arrivent trop tard. La justice a passé l'éponge, comme le veut la loi. « C'est écoeurant !, s'emporte Marie-Claude de Michiel, qui dirigeait l'association de quartier Résidence Plus, dans laquelle Émile Créteur était bénévole à Villeneuve-d'Ascq. On peut laisser mourir un homme pire que pour un chien et vivre libre comme si de rien n'était. Pourtant, ils ont reconnu les faits ! »

« Pas une justice de fait divers »

Fred et Suzanne n'ont pas été avares de détails devant les enquêteurs de la brigade criminelle de Lille, qui les ont interpellés en octobre 2005. « S'ils ont avoué, c'est justement parce qu'ils savaient que leur crime serait prescrit, ils avaient tout intérêt à le faire !
», explique le procureur de l'époque, Laurent de Caigny.
Ce dernier avait tout tenté pour suspendre la prescription. Notamment en tentant de démarrer le compteur à partir du moment où il a eu connaissance du crime (2005) et non au moment des faits (1990). Mais la défense a démontré que la justice aurait pu avoir connaissance des faits bien plus tôt... si la police avait fait son travail à l'époque.
Quand Denise Créteur, la belle-soeur d'Émile, était allée au commissariat de Villeneuve-d'Ascq, on l'avait éconduite poliment mais fermement, sans enregistrer sa plainte. Denise, 82 ans, soupire : « Les policiers m'ont dit qu'Émile fréquentait des gens pas recommandables.
» Ce qui aurait aussi bien pu les amener à faire des recherches.
« Je trouve cela plutôt rassurant qu'on n'ait pas cédé à une justice d'émotion, que ce dossier n'ait pas donné lieu à une énième nouvelle loi de faits divers ! », estime Anne-Charlotte Legrois, l'avocate de Suzanne. « La prescription pour les contraventions, au bout d'un an, tout le monde est content. Pourquoi pas pour les crimes ? », renchérit Anne Nappez, l'avocate de Fred. •

(1) « Les grandes affaires criminelles du Nord - Pas-de-Calais », en vente en kiosque à partir du 10 juin.
*Prénoms d'emprunt.

Source : La Voix du Nord

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je n'ai pas réussi à trouver l'âge des auteurs au moment des faits.
par contre intéressant que c'est à 27 ans (à l'entrée dns la période critique septennale des 28 ans) que le fils a des problèmes avec sa conscience... au point d'aller dénoncer le scénario.
par contre il est effectivement inquiétant qu'un criminel ne puisse plus être jugé après dix ans... : tenez bon...

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