lundi 23 mars 2009

empoisonneur

Librairie 3ème oeil :
Le vigneron servait de l’arsenic à son épouse
" Un exploitant de vin de Chablis a été mis en examen et interdit de séjour dans son département pour avoir tenté d’empoisonner son épouse avec de l’arsenic.

En rêvait-il tellement de ce domaine de 43 ha riche d’un vignoble réputé de premiers crus de vins de Chablis ? Mais cette propriété appartenait à son épouse, Josyane, 48 ans, qui la tenait de son père, l’infatigable créateur du domaine de Oliveira, plusieurs fois récompensé pour la qualité de ses vins. Jacky Chatelain, 51 ans, l’ex-mari de Josyane, est aujourd’hui soupçonné d’avoir empoisonné sa femme pendant plusieurs mois entre 2004 et 2005 avec des cristaux d’arsenic provenant d’un insecticide agricole, le Pyral. L’époux avait à l’époque une relation adultère. En cas de décès de sa femme, Jacky prenait le contrôle du domaine. Il a été arrêté par la police judiciaire d’Auxerre et a avoué. Trois fois par semaine, il versait une dose de poison dans le repas du soir. Il a été mis en examen pour « tentavive d’empoisonnement », mais laissé libre sous contrôle judiciaire avec interdiction de séjour dans le département.

« Il voulait la rendre dépendante de lui »

Au retour des vacances d’été en 2004 dans le Var, Josyane Chatelain se plaint de nausées violentes. Elle perd du poids, ses ongles tombent, ses cheveux disparaissent par poignées. L’une de ses soeurs lui conseille de consulter dans un hôpital parisien. En décembre 2004, cette fille de vigneron est opérée d’une tumeur à l’intestin. Le chirurgien, étonné par ces lésions, la dirige vers le centre antipoison Fernand-Widal à Paris. Là, des spécialistes diagnostiquent un empoisonnement à l’arsenic. Les médecins signalent les faits au procureur d’Auxerre. Une première enquête permet de découvrir sur l’exploitation de Oliveira un produit à base d’arsenic servant à tuer un parasite de la vigne. Les services sanitaires testent les personnels et la famille, tous indemnes, seule la mère est malade. L’enquête en restera pourtant là.

Mais Josyane va de plus en plus mal. Les nausées reprennent dès son retour de l’hôpital en janvier 2005. Toutefois, malgré des troubles neurologiques et des paralysies partielles, Josyane survit. Elle ne recouvre la santé qu’en 2006, lorsque Jacky et elle divorcent. Une séparation qui met un terme à ce qui avait été il y a plus de trente ans un vrai mariage d’amour. Jacky, originaire du village voisin de Poinchy, ancien mécanicien, était tombé très amoureux de la fille de vigneron. Rétablie, Josyane reprend vie, mais son empoisonnement reste inexpliqué.

En septembre, la nomination d’une nouvelle juge d’instruction accélère l’enquête, confiée désormais à la police judiciaire. Entre-temps, un rapport d’un expert toxicologue, Didier Gosset, établit que cette femme a bien « été victime d’une intoxication chronique arsenicale à épisode suraigu ». Début mars, la PJ arrêtait l’ex-mari à Cavalaire (Var), où il réside depuis la séparation. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il « ne voulait pas tuer son ex-épouse » mais « la rendre dépendante de lui ». Il a tenté de justifier son acte en disant qu’il avait fait « cela par amour », se sentant délaissé et qu’il voulait qu’elle « s’occupe de lui ». « Josyane de Oliveira est aujourd’hui sauvée. Mais elle a eu bien du mal à croire que son mari l’empoisonnait. Elle a même culpabilisé, se croyant responsable de ce qui lui était arrivé », analyse M e Alain Thuault. Jacky Chatelain risque trente ans de réclusion. « Un homme désespéré », selon son avocat, M e Bernard Revest."

Un article de Jean-Marc Ducos.



Source : LE PARISIEN (23 mars 2009

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il faudrait pouvoir vérifier plus précisément les dates, mais "ce qu'on a du mal à croire" peut arriver durant cet état particulier qu'est la période critique septennale d'une personne : ici peut-être celle des 49 ans... ?

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