vendredi 30 janvier 2009

drame familial

Marseille89 :
Double suicide du TGV : nouveau scandale psychiatrique ?
Par Jean-Baptiste Malet | Journaliste | 30/01/2009

Le 10 décembre dernier, le double suicide d'une mère et de sa fille sur une voie TGV à Solliès-Pont, dans le Var, était présenté par la presse régionale comme un sanglant fait divers. Mais depuis le drame, le père de la famille, Michel Prévidi, 58 ans, ne cesse d'expliquer qu'il s'agit d'un nouveau scandale psychiatrique et, "pour déconstruire les mensonges", livre son récit kafkaïen.

Tout a véritablement commencé le 24 juillet 2008, lorsque la fille ainée de la famille Prévidi, Virginie (28 ans) se suicide seule sur les rails du TGV qui passe à cent mètres de leur maison. Le lendemain, Michel Prévidi se rend à la gendarmerie puis aux pompes funèbres. Là, une phrase va l'enchaîner au malheur:

"Il fallait que je choisisse l'urne pour ma fille. Dans la douleur, j'ai dit à l'employé des pompes-funèbres d'en réserver trois autres."

Intrigué par le propos, l'employé des pompes funèbres alerte la gendarmerie et explique que la famille projette un suicide collectif.

André Garon, maire UMP du village et ancien médecin militaire, lance alors avec l'accord du préfet un dispositif d'hospitalisation d'office (HO) pour les trois membres de la famille au centre hospitalier Henri Guerin de Pierrefeu-du-Var.

"Je ne peux plus vivre sans ma fille"

Le 28 juillet 2008, jour des obsèques, Michel Prévidi ne peut assister à la crémation de sa fille car c'est le jour choisi pour l'internement de sa famille par les autorités.

"Nous étions ensemble dans la salle. J'avais les mains sur le cercueil de ma fille, et à ce moment là, un médecin m'a demandé de sortir. Il y avait deux gendarmes, quatre pompiers, le maire. On m'a mis de force dans l'ambulance pour m'emmener à l'hôpital psychiatrique de Pierrefeu. Je n'ai donc pas pu assister à la crémation. Ma femme oui. Elle est sortie avec l'urne encore chaude et a été embarquée par la même équipe. C'est une véritable honte.

Comment le maire a-t-il pu prendre une décision alors qu'il ne nous connaissait pas et ne savait pas que nous étions sous traitement depuis trois jours et donc que nous étions stabilisés? On ne devrait pas enfermer quelqu'un simplement sur une parole maladroite. On n'enferme pas des gens à l'heure même de la crémation!"

C'est alors un véritable cauchemar qui commence pour la famille Prévidi à qui l'on interdit le deuil.

"Pendant douze jours, on nous a interdits de nous voir entre nous. Aucune rencontre de groupe, nous étions strictement séparés. Nous avons vécu avec des aliénés, il y avait des hurlements jour et nuit dans un environnement répugnant. Même si l'enfermement est justifié, on ne peut pas s'occuper des gens ainsi! Sans communiquer, sans se voir pendant douze jours! C'est inhumain!"

La famille, traumatisée par le suicide et l'enfermement, est à nouveau ébranlée le 10 décembre 2008 lorsque la mère Sylvie (50 ans) et la fille cadette Amélie (22 ans) décident de se suicider à leur tour sur la même voie ferrée. Son épouse ne laisse à Michel Prévidi qu'un simple mot: "Je ne peux pas vivre sans ma fille."

"Tenus d'exécuter notre mission de prise en charge"

Pour lui, c'est évident: "L'internement nous a détruits. Nous n'avons pas été soignés, mais notre malheur a été aggravé." De lourdes accusations auxquelles répond Michel Bartel, directeur du centre hospitalier Henri Guerin:

"Le centre s'est retrouvé en situation de devoir prendre en charge dans des circonstances dramatiques une famille éprouvée suite à une mesure d'ordre public d'HO. Le maire a réalisé une appréciation de la situation. Nous n'avons pas choisi la date de l'internement et nous avons été tenus d'exécuter notre mission de prise en charge.

Le choix de la séparation des patients est un choix des psychiatres et je ne peux pas le commenter, c'est une décision médicale. Toute l'équipe était sous le choc à l'annonce du drame. La perte d'un patient est toujours un échec. Je m'incline bien évidemment devant la douleur de M. Prévidi et celle du conducteur de la locomotive."

Quant au maire, il s'est expliqué au moment des faits et ne souhaite plus apporter de commentaires, considérant que le double suicide est une preuve par le drame. "Ils proféraient des menaces de suicide collectif et il y avait des présomptions lourdes de passage à l'acte. La tragédie a confirmé que l'hospitalisation était nécessaire."

Désormais, Michel Prévidi dit vouloir se reposer tout en s'exprimant sur un site Internet à la ligne anti-psychiatrique. Il a d'ores et déjà approché l'avocat Gilbert Collard avec pour ambition de déposer dans les prochains jours des plaintes contre les acteurs de l'internement familial.

site : http://psycho-mania.com/


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les dépressions septennales peuvent conduire au suicide.

si l'internement a certainement aggravé le drame, la situation en période critique septennale des trois personnes qui se sont suicidées n'est à mon avis pas étrangère au scénario qui a eu lieu... (sous réserve que les âges inqiqués soient justes)

la première fille s'est suicidée à 28 ans : c'est une "année du suicide" parce qu'elle se situe en pleine période critique, celle justement des 28 ans. il s'agit d'une période qui peut être de grave dépression, dans laquelle on passe de 27 ans et demi à 29 ans.

l'épouse et la seconde fille ne sont ensuite pas sorties de leur propre dépression - liée au suicide de leur fille et soeur - mais aussi à leur propre passage, la première dans sa période critique septennale des 49 ans, et la seconde dans sa période critique septennale des 21 ans...


ce sont à mon avis des éléments dont il convient de tenir compte, pour comprendre ce qui s'est passé... mais aussi parce que la prise en compte de la situation des personnes en période critique septennale permettrait d'agir préventivement et différemment.

on pourrait d'ailleurs vérifier si les suicides n'ont pas eu lieu le jour critique émotionnel des intéressées : le jour critique émotionnel est souvent jour de passage à l'acte pour cela...

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