vendredi 24 octobre 2008

suicide et infanticide

france-soir :
Suicide - Une mère et ses deux filles tuées au passage à niveau

La maman de 28 ans rencontrait de lourdes difficultés personnelles. Après avoir passé deux coups de fil, Katia est venue acheter son dernier paquet de cigarettes. Le buraliste raconte.
« Je suis la dernière personne à lui avoir parlé… » Jacques Terrasse, le buraliste de la petite commune de Saint-Nazaire (Gard), s’en voudra longtemps de ne rien avoir pu faire pour sauver la vie de Katia Rahrah, 28 ans, et ses deux fillettes, Anissa, 10 ans, et Kaïna, 7 ans et demi. « Elle est venue acheter un paquet de cigarettes un quart d’heure avant. Je suis traumatisé. Si seulement, j’avais pu lui dire quelques mots à cette petite, ça l’aurait peut-être aidée. Ca me fait mal au ventre. Elle passait tous les jours. Une belle fille, très gentille. Je l’ai trouvé bien. J’ai vu les deux petites dans la voiture. Elle m’a dit qu’elles allaient se promener. »
On est mercredi. Anissa et Kaïna n’ont pas école. La jeune mère de famille, au volant d’une Peugeot 106 prêtée par un voisin, prend la direction de Laudun-l’Ardoise, une commune située à 5 kilomètres de là, où se trouve un passage à niveau. Plusieurs voitures attendent déjà le passage du train de marchandises derrière les barrières abaissées. La Peugeot 106 ne s’arrête pas. Elle prend la voie de gauche, contourne la barrière et s’arrête sur la voie ferrée. Le choc avec la locomotive est d’une rare violence. La voiture de Katia est traînée sur 300 mètres. La jeune mère et l’une de ses filles sont mortes sur le coup. Les sapeurs-pompiers tentent, en vain, de réanimer la troisième victime qui décède dans l’hélicoptère avant son arrivée à l’hôpital.


« Elle veut nous tuer ! »
Quelques minutes avant, Katia aurait passé deux coups de fil à une voisine, Aurore, au 17, de la cité des Bosquets où elle élève seule ses enfants depuis plus d’un an. Le premier appel pour lui communiquer un numéro de portable. « Prend-le », lui aurait-elle intimé. Le second pour lui dire que la porte de son appartement restait ouverte. Selon les gendarmes, son amie aurait alors entendu les fillettes hurler derrière leur mère : « Elle veut nous tuer ! »

Le parquet de Nîmes a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de cette mortelle randonnée ainsi que le mobile de ce suicide familial.

Il semblerait que la jeune mère rencontrait des problèmes financiers, notamment. Séparée depuis peu, elle était à la recherche d’un travail. « Elle avait traversé une crise, il y a environ un mois et demi, se rappelle le buraliste, elle me disait qu’elle en avait marre et qu’elle voulait quitter le village. Elle se confiait peu. Et depuis quelque temps elle avait retrouvé le sourire. »

Dans la seule école du village, une cellule de soutien psychologique a été mise en place depuis deux jours. « Nous n’avons rencontré aucun problème avec cette famille, confie le nouveau directeur, Rémy Perollet. Anissa venait de rentrer en CM2 et sa sœur Kaïna en CE1. Les enfants se demandent pourquoi elles ne sont pas là. Des parents s’inquiètent ; des mamans sont effondrées. »
Tout aussi choqué, le conducteur du train a dû être remplacé. Selon la direction régionale de Réseau ferré de France (RFF), « le train ne pouvait s’arrêter. Les convois de ce type atteignent plus de 2.000 tonnes et ne peuvent stopper qu’au bout d’un kilomètre ».


Edition France Soir du vendredi 24 octobre 2008 n°19935 page 12

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c'est là qu'il serait important de tenir compte de la période critique septennale : on y entre à 27 ans et demi... et parfois on n'en sort pas... comme ici...

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