Nouvelobs :
Le calvaire du petit Marc décortiqué dans la douleur aux assises du Nord
AP | 29.10.2008
Au troisième jour du procès de l'affaire du "petit Marc", la cour d'assises du Nord a examiné mercredi l'enchaînement des sévices subis par le garçonnet de cinq ans pendant les semaines qui ont précédé sa mort en janvier 2006.
"Je l'ai tué, je l'ai massacré. Je ne sais pas pourquoi. Je mérite la mort", a fini par lâcher d'une voix tremblante le principal des neufs accusés, David Da Costa, 38 ans, le beau-père de l'enfant, retrouvé sans vie à son domicile d'Auby le 25 janvier 2006.
C'est lui qui est accusé d'avoir fait subir un véritable calvaire au petit Marc pendant près de six de semaines. Calvaire méticuleusement et chronologiquement repris par le président Michel Gasteau: des premières traces de coups apparues lors d'un week-end à la mer, fin décembre 2005, alors que David Da Costa était resté seul un moment avec l'enfant, jusqu'aux rouades quasi-quotidiennes et de plus en plus violentes, au mois de janvier 2006.
"Vous le traitiez de bâtard, d'enculé, de fils de pute", rappelle le président à l'accusé, resté silencieux durant tout le déroulé des faits. "Le 8 janvier", se rappelle la mère, "je ne sais plus pourquoi, Marc s'est retrouvé par terre. Et M. Da Costa s'est mis à lui donner des coups de pied, sans s'arrêter".
Selon l'enquête, il est probable que c'est ce jour que les bourses du petit ont enflé, à tel point qu'elles finiront par éclater.
Un malaise a saisi la salle lorsque la cour a examiné les photos de l'enfant prises par les enquêteurs le matin où il a été retrouvé mort. Le garçonnet y apparaît couvert d'hématomes sur tout le corps, la tête boursouflée et bleuie, les bourses ouvertes, ensanglantées. "Des photos insoutenables", a commenté Me Alain Reisenthel, avocat du grand frère de Marc, partie civile.
La belle-soeur de David Da Costa, poursuivie pour "non dénonciation de mauvais traitements", a fait un malaise et a dû être évacuée par les sapeurs-pompiers. "C'est écoeurant, mais au moins, tout le monde l'a vu", s'est ému le père de Marc, partie civile dans le procès.
"Je ne sais pas ce qui s'est passé", a répété à plusieurs reprises David Da Costa lorsque l'avocat général Luc Frémiot lui a demandé de s'expliquer sur les faits. "Qu'aviez-vous contre lui?", l'a également interrogé ce dernier. "Rien", s'est exclamé l'accusé, avant d'ajouter: "Marc, c'était mon meilleur copain".
Durant toute la journée, la cour a également tenté de comprendre quelle a été l'attitude de la mère, au cours de toute cette période de violence. Isabelle Gosselin, 35 ans, est poursuivie pour complicité d'acte de barbarie et risque, comme son ex-compagnon, la réclusion à perpétuité.
"Le fait qu'il le tape, ça m'a toujours horrifiée. Mais j'étais tétanisée. Je ne pouvais rien faire. Je n'avais jamais vu ça", a-t-elle expliqué au sujet de son ex-compagnon.
Une question est revenue sans cesse dans les débats: pourquoi n'est-elle pas partie pour protéger son enfant? "Je ne sais pas", a répondu en boucle l'accusée, au point d'irriter ses propres avocats. "Même nous, on ne comprend pas", se désole l'un d'eux, Me Philippe Simoneau. "Pourquoi, cette mère, à un moment donné, ne réagit pas? L'amour rend aveugle, oui, mais jusqu'à un certain point. On voudrait qu'Isabelle nous explique."
Me Alain Reisenthel a lui relevé que "cent fois, elle aurait pu faire ce qu'il fallait: sortir de chez elle, alerter la police, un voisin ou donner un simple coup de téléphone. Elle ne l'a jamais fait. Aujourd'hui, elle le regrette, mais il est beaucoup trop tard".
Jeudi, la cour entendra le témoignage du grand frère de Marc, aujourd'hui âgé de neuf ans. Le verdict est attendu en fin de semaine prochaine. AP
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j'avais déjà parlé de cette triste affaire mais certains point ici décrivent l'état presque second dans lequel on peut se trouver lors d'une crise qui arrive "à la faveur de" ou "en raison" de la période critique septennale (en général c'est après-coup "on ne comprend pas comment on a pu faire çà...". la date de naissance de l'intéressé permettrait de savoir exactement où il en était durant les six semaines de calvaire de l'enfant, y compris au niveau des jours critiques (c'est le jour critique émotionnel que l'on a tendance à "disjoncter")
si Da Costa a 38 ans aujourd'hui il se trouvait probablement fin 2005 dans sa période critique septennale des 35 ans... reste encoreà savoir quel était le rôle de la drogue...
quelques données dans La Voix du Nord (les comportements et les dates étant importants) :
Il faut maintenant tenter d'expliquer. Le président Gasteau reprend la chronologie des violences qui auraient commencé le 21 décembre 2005, dans un hôtel de Grande-Synthe où la famille est en vacances : un coup de poing au visage alors que Marc et son beau-père sont seuls. Da Costa raconte que Marc a insulté un adulte qui l'a frappé. « Quelque part, ça m'a paru bizarre, lâche Isabelle Gosselin, mais j'ai pas été chercher plus loin et je l'ai tellement cru que j'ai puni Marc. » De retour à Auby, la fréquence des violences s'accélère.
Le 8 janvier, raconte la mère, « Marc a voulu se sauver, il l'a rattrapé dans le champ et lui a mis plein de coups de pied. Marc tombait, il le relevait et le frappait... Ensuite il lui a fait manger la terre qu'il avait dans la bouche. » Le 15 janvier, au cours d'une promenade, Marc tombe dans un fossé d'eau glaciale. À ce moment déjà, il marche comme « une tortu e, un robot ». Sa mère va chercher des vêtements secs et revient... l'enfant est inconscient. « Vous le voyez inanimé et vous ne réagissez pas ? », questionne le président. « David Da Costa me dit qu'il va s'en occuper », répond Isabelle Gosselin. « Ça ne réveille pas en vous la maman poule ? », insiste le président. « Après avoir vu les photos, je pourrais mourir », lâche-t-elle.
et enfin le jour du décès, mercredi 25 janvier 2006...
on peut remarquer qu'il y a deux jours qui entrent en ligne de compte dans ces données : mercredi et dimanche. jour critique émotionnel ?
ces rythmes qui déterminent notre forme et nos humeurs et parfois mènent à des actes incontrôlés...
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