samedi 28 juin 2008

bébé secoué

La Voix du Nord.fr :
Bébé secoué à Cambrai : six ans ferme pour le père

samedi 28.06.2008,
David Odiot, Cambrésien de 41 ans, a été condamné hier à six ans ferme pour avoir violemment secoué son bébé sans intention de donner la mort, le 7 décembre 2001.
Hier, dernier jour du procès, l'accusé est longuement interrogé par la cour. D'abord sur son enfance carencée et rythmée par la séparation de ses parents. Ses ex-concubines, appelées jeudi en tant que témoin, le décrivent comme un « impulsif ».

En 2000, il rencontre la mère de son fils. Il en tombe fou amoureux. Sans domicile fixe, cette femme cultivée et d'un tout autre milieu social, l'héberge rapidement. Il cesse sa consommation de cannabis. Il vit la naissance de leur fils comme « un immense bonheur ». Il est un père aimant, s'occupant sérieusement de son enfant.

Alors que s'est-il passé la nuit de ce tragique 7 décembre 2001 à Cambrai ? À la barre, la mère (partie civile) raconte mécaniquement le déroulement de la soirée : « On mange, on regarde la télé, je monte me coucher, mon enfant de 10 ans me suit. » Dans le salon, le père reste seul avec son nourrisson en parfaite santé.

Côte à côte à la barre, l'image de ce couple anéanti par la douleur est saisissante. Lui, semble comme un petit garçon face à cette femme frêle à l'allure classique, qui lui enseignait les gestes à effectuer avec un bébé. « C'est toujours moi qui prenais la relève la nuit. Je lui donnais son biberon, je notais le grammage sur une feuille », explique l'accusé les yeux rougis. « Monsieur, c'est à vous d'expliquer maintenant », lui lance le président. Il explique qu'il a donné un biberon à 11 h 30 puis un autre à 1 h 45. « Faites un effort. Dites ce que vous avez oublié de dire. » Il répond : « Je ne vois pas. Franchement, je ne sais pas vous dire.

»
Sans réponses

Le président, l'avocat général et même la défense tentent d'obtenir des réponses. Celles que la partie civile est venue chercher depuis le début du procès. Pour comprendre. Car les trois experts médicaux sont formels, l'enfant est décédé treize jours plus tard des suites de ses blessures. Il présentait tous les éléments du syndrome du bébé secoué.

Le président et l'avocat général émettent des hypothèses. « Vous lui aviez mis du spray dans le nez. Le fait qu'il soit encombré, ça ne vous a pas donné envie de le libérer ? » « Qu'est-ce que vous avez fait après le biberon ? » L'avocate de la partie civile, Me Durand, l'interroge aussi : « Lorsque vous lui avez donné le biberon, ça s'est bien passé ? » L'homme répète qu'il n'a pas secoué son enfant. Il dit tout de même : « Il y a des choses que j'ai zappé. » Une photo de la tombe est ensuite projetée sur écran. L'accusé s'effondre littéralement en larmes. « Je lui demande pardon. Je me dis que je l'ai peut-être fait et que je ne m'en souviens plus. » L'avocat général requiert huit ans ferme. « C'est lui le coupable et j'en ai la certitude car j'en ai les éléments. On ne saura jamais précisément ce qui s'est passé mais on est obligé de raisonner de façon cartésienne. » La défense, représentée par M e Denis, plaide l'acquittement. « Dans ce dossier, on a procédé par déduction. Est-ce une preuve infaillible ? Personne ne l'a vu faire et personne n'a rien entendu. (...) » La cour a tranché en le condamnant à six ans ferme. Hier matin, l'expert psychiatre précisait que David Odiot ne présente pas d'amnésie « mais de mécanismes de refoulement. (...) Je ne pense pas qu'il en dira plus actuellement ». Plus tard peut-être. Mais le procès n'aura pas permis à la partie civile de comprendre. • M-C. D.

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la situation biorythmique du papa et du bébé le 7décembre 2001 pourrait peut-être dire quelque chose. on sait déjà que l'intéressé se trouvait pas loin probablement de l'entrée de sa période critique septennale des 35 ans (l'entrée se situe à 34 ans et demi et constitue un "pic" délicat pour certaines personnes... plus encore si on est "impulsif"...)

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