jeudi 12 juillet 2018

dépression et évolution

Dépression, le mal du siècle ? Dépression, surmenage, burn-out… Ces phénomènes prennent de l’ampleur et touchent de plus en plus de français. Gilles Bertschy, professeur des universités et praticien hospitalier au pôle de psychiatrie, santé mentale et addictologie, s’est penché sur cette question à l’occasion des conférences du Jardin des sciences 2018. A travers sa présentation intitulée "Moral à zéro : pourquoi déprimons-nous ?", le chercheur a émis différentes hypothèses dans une perspective évolutionniste.  « La dépression se fonde sur une triade de base comprenant une tristesse de l’humeur, une perte d’intérêt et de plaisir ainsi qu’une perte d’énergie », explique d’emblée Gilles Bertschy, psychiatre et membre de l'unité de recherche Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie (Inserm). Ces symptômes sont accompagnés d’une modification du fonctionnement de la pensée : pessimisme, difficultés à se concentrer ou idées suicidaires.(...) La perspective évolutionniste revient à essayer de comprendre pourquoi l’évolution des espèces nous a laissé si vulnérable vis-à-vis de la dépression : on peut imaginer que certaines caractéristiques du fonctionnement psychique ont été sélectionnées par l’évolution parce qu’elles constituaient un avantage pour la survie de l’espèce, tout en contribuant à notre vulnérabilité face au risque de dépression. Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées. Par exemple, au fil de l’évolution, nos ancêtres animaux ont pu apprendre à s’empêcher de poursuivre des actions inutiles ou inatteignables. Il était vital pour la survie de l’Homme d’avoir la capacité à se décourager afin de ne pas rester buté inutilement sur un sujet. Problème, en trop grande quantité le découragement peut mener à la démoralisation, amenant elle-même à la dépression. L’hypersensibilité, une cause de dépression Autre exemple, au cours de l’évolution, l’être humain a également su développer sa sensibilité afin de construire des rapports plus solidaires avec autrui. Or si l’individu développe une hypersensibilité, il peut être affecté émotionnellement plus rapidement, ce qui peut être une source de dépression. Cette hypothèse est liée à une autre conjecture concernant l’introspection. Avec l’évolution l’individu a appris à comprendre ce que peut ressentir l’autre, avantage pour gérer la vie en société, mais aussi ce qu’il ressent et ce qui a pu l’amener à découvrir la tristesse et la dépression. Troisième explication possible : les Hommes ont développé la capacité d’effectuer une action tout en laissant simultanément l’esprit vagabonder vers d’autres sujets et ce, dans la perspective d’être plus efficaces. (...) En 2010-2014, Gilles Bertschy a été coordonnateur de l’investigation clinique dans le cadre d’un projet européen associant des équipes italiennes, suisses, espagnoles et allemandes, le projet Personnalised monitoring SYstems for Care in mental Health (PSYCHE). Objectif : « développer un système de prédiction des récurrences des troubles bipolaires en utilisant des variables physiologiques » (...)
http://recherche.unistra.fr/index.php?id=27858
==============
le lien avec la théorie de l'évolution est intéressant... je l'avais aussi suspecté, et il semble effectivement s'agir d'un outil de l'évolution...
l'évolution se fait par sauts évolutifs grands et petits (sinon elle ne pourrait se faire, et nous ne serions pas là) - et ce sont là des "pulsations périodiques régulières" qui vont pouvoir induire parfois (car ce n'est heureusement pas généralement) des états dépressifs...
http://rythmescycleshumains.blogspot.com/p/depression.html
http://rythmescycleshumains.blogspot.com/p/pulsations-du-vivant.html
et si la dépression devient un mal du siècle ce n'est peut-être pas tout à fait négatif : nos épisodes critiques survenant régulièrement sont des épisodes destinés à reconnaître, repérer et surtout ensuite modifier, changer, ce qui n'est pas satisfaisant...
pour ce qui est des troubles bipolaires, ils ont tendance à être liés justement aux épisodes critiques des rythmes et cycles psychiques de l'humain... rendant certains prédictibles...
(modif)

Aucun commentaire: