Un suicide par jeûne autorisé
Pierre Mayence est littéralement mort de faim, il y a trois semaines, dans un CHSLD de Boucherville.
Au bout de 61 jours sans avaler une bouchée. La peau sur les os.
L'homme de 42 ans a été le premier, en plus de 20 ans, à demander et obtenir l'autorisation d'un tribunal québécois de se rendre au bout d'un suicide par jeûne. (...)
Une mobilité limitée
M. Mayence, mort le 16 septembre dernier, était devenu tétraplégique en se cassant le cou dans un accident de parachute, à l'été 2010. Un mauvais atterrissage, fruit d'une erreur de quelques fractions de seconde.
Trois semaines plus tard, il était de retour à la tête de son entreprise d'emballage employant une petite dizaine de personnes. Avec un téléphone adapté et un ordinateur contrôlé par la bouche, M. Mayence menait son monde.
Sa situation s'est dégradée en janvier 2014, avec l'apparition de plaies de lit. (...)
Un seul précédent
Le ministère de la Justice du Québec n'a retrouvé qu'une cause dont les faits rappellent les circonstances du décès de Pierre Mayence. Elle remonte à 1992. Robert Corbeil, lui aussi tétraplégique, s'était adressé aux tribunaux pour obtenir le droit que le centre d'hébergement Manoir de la Pointe-Bleue ne le nourrisse pas de force s'il entreprenait un jeûne devant mener à sa mort. Il avait 35 ans et deux enfants. Un accident de véhicule tout-terrain avait changé sa vie de manière irréversible. Le tribunal a accédé à sa demande, confirmant pour la première fois que l'alimentation constituait un soin comme un autre, que le patient pouvait donc refuser d'être alimenté et que le système de santé ne pouvait pas le forcer à se nourrir. De la part du centre d'hébergement, «ce comportement ne pourrait constituer un acte d'euthanasie active, pas plus qu'il ne pourrait être considéré comme une aide au suicide», écrivait à l'époque le juge Gontran Rouleau. M. Corbeil, quant à lui, a «le droit de mourir dans la dignité», ajoutait le magistrat. Le tétraplégique avait finalement renoncé à mettre fin à ses jours. «Le jugement m'a permis de respirer, avait-il confié à La Presse, dix ans plus tard. Au lieu de leur crier tout le temps: "Lâchez-moi!", je pouvais leur dire que c'est moi qui décidais. J'étais quelqu'un.»
http://www.lapresse.ca/actualites/201410/07/01-4807308-un-suicide-par-jeune-autorise.php
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Pierre Mayence se trouvait dans sa période critique septennale des 42 ans lorsqu'il a décidé de sa fin... tout comme le second cas, de Robert Corbeil qui se trouvait dans celle des 35 ans... mais qui s'est ravisé ensuite... (après la période critique ?)
ces rythmes qui déterminent notre forme et nos humeurs et parfois mènent à des actes incontrôlés...
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