Les dérives du légionnaire à la tête de mort
La pharmacienne a d’abord cru à « une blague ». Ce gaillard aux yeux clairs, avec cet accent rude d’Europe de l’Est, était déjà venu plusieurs fois dans son officine, au cœur d’Orange (Vaucluse), muni d’ordonnances prescrivant des neuroleptiques. Jamais, cependant, elle ne l’avait vu avec ce visage hagard et cette kalachnikov, tenue le long du corps comme un bâton encombrant.
Elle ne s’est pourtant pas démontée lorsque l’homme a réclamé trente boîtes de Valium en répétant « je veux dormir… je veux dormir ». Posant une main sur son torse, elle l’a empêché de passer derrière le comptoir. Puis, en expliquant « ce n’est pas bien de me menacer… », elle l’a doucement reconduit à la porte.
Jamais la pharmacienne n’aurait imaginé que ce garçon paumé, sale, coiffé d’une casquette, « et même pas agressif », a-t-elle reconnu par la suite, était un légionnaire.(...)
Il n’a pas fallu longtemps à la pharmacienne pour retrouver la trace de son drôle de client. Une rapide consultation de son ordinateur a suffi. Trois quarts d’heure plus tard, vers 13 heures, les policiers débarquent dans un petit appartement, à quelques rues de la caserne. Le garçon est là, « allongé les bras en croix », consigneront les inspecteurs, dans une « forte odeur d’alcool », impossible à réveiller.
A 21 heures, lorsque l’avocate de permanence, Anne Grima, vient le rencontrer en cellule de dégrisement, pour son premier entretien en garde à vue, l’homme est encore hagard. « Comme un fantôme », dit-elle. Mais la police est déjà remontée jusqu’à la Légion. Et possède une photo qui, en janvier, a fait le tour du monde : celle d’un légionnaire français en opération au Mali, portant sur le visage un foulard à tête de mort. Une image issue du jeu vidéo Call of Duty, dans lequel cette cagoule est portée par un personnage appelé Ghost, le « fantôme », justement.
C’est une image belle et effrayante, prise le 20 janvier par le photographe de l’AFP Issouf Sanogo, dans le nuage de fumée d’un hélicoptère en plein atterrissage. A sa diffusion, le cliché a fait scandale. Et causé l’embarras de l’armée française, lancée dans une offensive contre des groupes armés islamistes au Mali. (...)
Les légionnaires ont souvent un passé chaotique. Celui de Thorsten a débuté en 1977 à Stettin, une de ces villes qui disent à elles seules l’histoire mouvementée de l’Europe. La cité a été tour à tour polonaise, prussienne, danoise, suédoise, allemande avant de redevenir, au lendemain de la seconde guerre mondiale, ville de Pologne, sur les rives de l’Oder.
Erik Thorsten, lorsqu’il y voit le jour, porte un autre nom. (...)
le jeune homme, qui commence à boire, essaie des mélanges de médicaments. Depuis avril, il loue un appartement en ville, à deux pas de la caserne, avec un camarade légionnaire. En mai, il déserte une première fois et reçoit vingt jours d’arrêt. Déserte une deuxième fois en juin. Le 27 août, il est radié de la Légion. La chute s’accélère.
Lorsqu’il revient de mission, son colocataire, Marcin Walerian, ne le reconnaît pas. « Je l’ai trouvé un soir dans sa chambre, nu, en train de se taper la tête contre les murs, et j’ai appelé les pompiers », expliquera-t-il aux enquêteurs. Quatre fois, la police intervient, appelée par des voisins inquiets des hurlements dans l’appartement. Sept fois, il est hospitalisé en psychiatrie où on lui prescrit Valium, zoplicone et Zoloft, des hypnotiques et des antidépresseurs. Est-ce la guerre qui a laissé ses traces ? Est-ce la perte du cadre et de la dignité que lui offrait l’armée qui l’a brisé ?
Le 6 novembre, Erik Thorsten achète sur Internet, pour 169 euros, une kalachnikov AK47 calibre 7,62 mm démilitarisée, donc neutralisée. L’arme est livrée par la poste le 17 novembre. Trois jours plus tard, il entre dans la pharmacie.
Pendant la plaidoirie de son avocate, celui que les médias ont fini par n’appeler que « le légionnaire à la tête de mort » est resté prostré, en larmes. Après avoir pris connaissance des déclarations de ses supérieurs, de ses voisins et de la pharmacienne, le tribunal l’a condamné à une peine de trois ans intégralement assortie d’un sursis simple. Dans la voiture de son avocate, après le procès, l’ancien soldat du Mali ne cessait d’assurer : « Vous ne m’auriez pas reconnu, quelques mois en arrière. Avant, j’avais le menton haut et grand moral à la Légion. » L’armée a souligné qu’elle ne croyait pas à un lien entre sa dérive et la sanction qu’elle lui avait infligée après la photo. Lundi 25 novembre, l’ex-légionnaire a repris l’avion pour Stockholm. Pour tenter de renouer avec son passé.
http://www.franceinfo.fr/societe/hyper-revue-de-presse/le-legionnaire-a-tete-de-mort-suite-et-fin-1235513-2013-12-03
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hé oui... une période critique septennale (ici celle des 35 ans) et sa dépression peut vous faire dériver, même un légionnaire...
en fait c'est une dépression septennale que l'on aurait probablement dû diagnostiquer et soigner...
ces rythmes qui déterminent notre forme et nos humeurs et parfois mènent à des actes incontrôlés...
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