Un an avec sursis requis contre la psychiatre d'un patient meurtrier
Un an de prison avec sursis a été requis mardi soir contre la psychiatre d'un patient meurtrier d'un octogénaire, jugée pour homicide involontaire lors d'un procès inédit à Marseille qui ne se voulait "absolument pas" celui de la psychiatrie, selon le parquet.
La décision a été mise en délibéré au 18 décembre.
Tour à tour, le président du tribunal, les parties civiles et le procureur ont pris soin de préciser que la profession n'était pas mise en cause, devant une salle où avaient pris place de nombreux confrères venus en soutien.
"Il n'y a pas dans la société française d'impunité pour qui que ce soit", a cependant relevé le président Fabrice Castoldi, avant de soumettre la prévenue à un long interrogatoire.
D'un ton assuré, Danièle Canarelli, médecin dans l'établissement Edouard-Toulouse, a nié toute négligence dans le suivi de Joël Gaillard, de son hospitalisation en 2000 à sa fugue le 19 février 2004, vingt jours avant l'assassinat à Gap, à coups de hachette, du compagnon octogénaire de sa grand-mère, Germain Trabuc.
Un meurtre pour lequel cet homme de 43 ans, atteint d'une psychose schizophrénique à forme "paranoïde", a été jugé irresponsable pénalement.
"Ce patient présentait assez peu de difficultés comportementales durant ses séjours à l'hôpital", a assuré Mme Canarelli, petite femme de 57 ans aux cheveux courts, renvoyée devant la justice à la suite d'une plainte du fils de la victime, Michel Trabuc.
"Je n'ai jamais contesté sa dangerosité" mais "la pauvreté symptomatologique m'a troublée et m'a posé un problème de diagnostic", a-t-elle reconnu à la barre, avant de reprendre la parole à la fin de l'audience pour adresser sa "compassion" à la famille.
Dans son réquisitoire, le procureur Emmanuel Merlin a évoqué "l'aveuglement" de la prévenue, ne cessant d'aller à l'encontre des avis "uniformes" rendus par neuf psychiatres qui préconisaient d'hospitaliser Joël Gaillard dans une structure plus contraignante.
En choisissant de lui accorder fin 2003 une sortie à l'essai de longue durée, "séduite" par le comportement "roublard" de son patient malgré son "crescendo dramatique dans la violence", elle a commis "une faute professionnelle devenue pénale, vu les conséquences qu'elle va avoir", a-t-il argué.
Chronique d'une mort annoncée
Sur l'épisode de la fugue elle-même, Danièle Canarelli a également démenti toute erreur. "Nous n'avions pas prévu de renforts", a-t-elle dit, "car je n'avais pas deviné" que le malade allait s'enfuir. "Vous l'accueillez dans un contexte de gestion routinière" en dépit des nombreux signaux d'alerte, "on a du mal à comprendre!", a réagi le président.
Dans cette affaire, "on est dans la chronique d'une mort annoncée", a plaidé l'avocat des parties civiles, Me Gérard Chemla.
Pour l'avocat de la défense, Me Sylvain Pontier, qui a réclamé la relaxe de sa cliente, ce procès a mis en lumière "une méconnaissance de la réalité de la psychiatrie hospitalière et la persistance d'un certain nombre d'images d'Epinal".
"Il faut bien que ces personnes soient soignées, on n'est pas dans un système carcéral", a-t-il souligné, indiquant que Joël Gaillard est actuellement "traité à l'hôpital de la Conception, s'est depuis marié, a eu au moins un enfant et bénéficie de sorties d'essai".
Avant l'ouverture des débats, plus d'une centaine de soignants en psychiatrie, originaires de toute la région, s'étaient rassemblés devant le palais de justice. Sur les pancartes qu'ils brandissaient, on pouvait lire "Ce procès est mon procès" ou encore "Journée sombre pour la psychiatrie".
Lundi, l'Académie de médecine avait souligné la difficulté d'évaluer la "dangerosité criminologique" et mis en garde contre "l'utopie du risque zéro".
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20121113.AFP4832/un-an-avec-sursis-requis-contre-la-psychiatre-d-un-patient-meurtrier.html
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intéressant que cet article aborde l'aspect de la séduction... j'en avais parlé dans un post précédent... (voir ci-dessous)
il semble y avoir eu un concours de coïncidences, ici : Gaillard, effectivement séducteur se trouvait en pleine période critique septennale des 35 ans alors que la psychiatre se trouvait dans la sienne des 49 ans : ce sont là les éléments qui ont contribué au scénario... à mon avis. le problème étant qu'un ou une psychiatre n'a pas le droit de succomber à une séduction ou plutôt un magnétisme quel qu'il soit.
pour ce qui est de la dangerosité, les périodes à risque sont les périodes critiques septennales, bien plus que les autres périodes (qui sont des périodes "neutres")... (actuellement Gaillard sort de sa période critique septennale des 42 ans... et la psychiatre de la sienne des 56 ans... : la compatibilité subsiste entre les deux personnes en raison de leur âge adéquat...)
voici le parcours de Joël Gaillard à l'époque du drame :
(en gras et couleurs les épisodes pulsions forts)
février 2004 (13/11/1969)
Di 15 P(1)
Lu 16
Ma 17
Me 18 I(9)
Je 19 E(1) (fugue)
Ve 20 P(6)
Sa 21 P(7)
Di 22
Lu 23
Ma 24
Me 25
Je 26 P(12) E(8) I(17) (altercation)
Ve 27
Sa 28
Di 29
Mars 2004
Lu 1
Ma 2
Me 3 P(18)
Je 4 P(19) E(15)
Ve 5
Sa 6 I(26)
Di 7
Lu 8
Ma 9 P(1)(meurtre)
Me 10
Je 11 E(22)
Ve 12
Sa 13
et sinon voir mon précédent post :
http://rythmescycleshumains.blogspot.fr/2012/09/psychiatre.html
ces rythmes qui déterminent notre forme et nos humeurs et parfois mènent à des actes incontrôlés...
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