mardi 3 janvier 2012

trahi

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/01/02/trahi-par-ses-couteaux-vingt-cinq-ans-apres-un-meurtre_1624789_3224.html
Trahi par ses couteaux, vingt-cinq ans après un meurtre
Vingt-cinq ans après, sa passion des couteaux et ses multiples bavardages ont fait de Jean-Pierre Mura le principal suspect du meurtre de Christelle Maillery, 16 ans, retrouvée le 18 décembre 1986 au Creusot (Saône-et-Loire) le corps lardé de 31 coups de couteau. L'affaire avait suscité une vive émotion. Pourtant, en 1990, la justice l'avait classée en ordonnant un non-lieu, pressée de clore un dossier qui n'avait guère enregistré d'avancée. Mais, en 2005, l'information judiciaire a été réouverte.

Jean-Pierre Mura, 44 ans, a été mis en examen pour "homicide volontaire" le 15 décembre 2011 et placé en détention provisoire à la prison de Varennes-le-Grand (Saône-et-Loire). L'homme a nié les faits. "Il n'y a pas de justice", a-t-il lancé aux magistrats. Une demande de mise en liberté devait être examinée par la cour d'appel de Dijon vendredi 30 décembre 2011. Elle a été renvoyée au mercredi 4 janvier, la juge de la chambre d'instruction souhaitant entendre le suspect à l'audience.

Avant son arrestation par les enquêteurs de la police judiciaire de Dijon, Jean-Pierre Mura était interné en hôpital psychiatrique. A la demande d'un de ses proches et sur avis médical, il avait été hospitalisé d'office par arrêté préfectoral au centre hospitalier de Sevrey, près de Chalon-sur-Saône.
TROUBLES PSYCHOLOGIQUES
Il y a près de deux ans, Jean-Pierre Mura, qui présente des troubles psychologiques avérés - il est atteint de schizophrénie -, a commis une agression sur une jeune fille qui a réussi à en réchapper. Le profil de sa victime et le mode opératoire ressemblaient étrangement à l'assassinat de Christelle.
Ces similitudes ont éveillé l'attention d'un policier. Rapprochées à d'autres indices, notamment le fait que le suspect a à plusieurs reprises évoqué le meurtre de Christelle avec des amis, ces similitudes ont renforcé un faisceau de présomption qualifié de "solide" par le parquet de Chalon-sur-Saône.
Déjà en 2003, un enquêteur privé travaillant pour l'Association d'aide aux familles victimes d'agression criminelle avait recueilli le témoignage de l'ancien petit copain de Christelle. Celui-ci avait affirmé qu'après le meurtre, Jean-Pierre Mura lui avait proposé de le dédommager de 300 euros pour la mort de la jeune fille. Interrogé dans les semaines qui avaient suivi le drame, le petit copain en question n'avait pas cru bon de signaler cet élément.
Ses allégations avaient été prises au sérieux par les proches de la victime, mais pas par la justice qui, selon Me Corinne Hermann et Me Didier Seban, avocats la famille, "n'avait pas estimé devoir s'intéresser à Jean-Pierre Mura". Les deux avocats qui depuis de nombreuses années remuent ciel et terre afin que la justice se mobilise dans huit affaires de disparitions non-élucidées dans le même département de Saône-et-Loire, avaient alerté le parquet. Lequel s'était opposé à la réouverture du dossier. Il avait fallu attendre deux ans avant qu'un juge soit de nouveau désigné.
En décembre 1986, Jean-Pierre Mura, jeune adulte de 19 ans, déjà père d'une petite fille, traînait dans le quartier des Charmilles, à proximité de la cité HLM où Christelle résidait. Ce Creusotin d'origine, ouvrier métallier, était connu comme consommateur de drogue et d'alcool. "C'était déjà un fanatique du couteau", assure Me Hermann.
Dans les heures qui avaient suivi la découverte macabre, un couteau avait été découvert à proximité du corps. Détruit avec d'autres scellés en 1990, il n'en reste que des photographies. Selon Me Hermann, "sur les clichés on distingue parfaitement la manière très particulière dont la lame a été affûtée". Elément à charge contre Jean-Pierre Mura, il y a trois semaines, en perquisitionnant à son domicile, les policiers ont mis la main sur des couteaux qui auraient été affûtés selon la même méthode.
Dix ans presque jour pour jour après l'assassinat de Christelle Maillery, le 28 décembre 1996, une autre jeune fille avait été tuée selon un mode opératoire à peu près identique à Blanzy, à quelques kilomètres du Creusot. Christelle Blétry, 20 ans, avait reçu 113 coups de couteau. Pour Me Seban et Me Hermann, également engagés sur ce "cold case" et qui plaident pour la mise en commun de ces dossiers, les enquêteurs vont devoir vérifier ce que faisait Jean-Pierre Mura durant cette période.

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je note à tout hasard quelques détails qui m'interpellent ici : deux aggressions commises presque au même moment à dix ans d'intervalle pourraient bien avoir un lien avec le moment de naissance de l'intéressé (date de naissance inconnue pour l'instant). 18/12/1986 et 28/12/1996 font également apparaître un lien avec les cycles physiques et intellectuels (deux fois i 1 notamment)
l'aggression sur une jeune fille il y a deux ans correspond à la situation en période critique septennale des 42 ans. c'est apparemment aussi à partir de ce momentt-là qu'il est devenu plus "bavard"... : "En effet, nous sommes en mesure de préciser que c'est il y a deux ans environ que la parole de J.-P.M. a commencé à se libérer avec des éléments suffisamment probants pour que, tant d'un point de vue médical que judiciaire, ses propos soient pris au sérieux pour être analysés et explorés.
http://www.creusot-infos.com/article.php?sid=33412&mode=&order=0

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