http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2012/01/07/Joue-le-gendarme-avait-pris-des-medicaments
Joué : le gendarme avait pris des médicaments
Un mélange de médicaments vient d’être détecté dans les analyses de sang du gendarme qui avait fauché un groupe d’écoliers, le 30 mai, à Joué-lès-Tours.
C'est un tournant qui vient de s'opérer dans l'enquête concernant l'accident dramatique survenu le 30 mai dernier, à Joué-lès-Tours. Rappelons que, ce jour-là, un groupe d'enfants de l'école Mignonne qui revenait, en compagnie de son instituteur, d'une sortie scolaire, a été fauché par un fourgon conduit par un gendarme. Une fillette de 10 ans, la petite Mélanie, avait trouvé la mort. 11 autres enfants du groupe avaient été blessés, dont certains grièvement. Après l'émotion publique et la venue de plusieurs ministres au chevet des victimes, l'instruction sur les causes de l'accident a démarré dans la discrétion.
Les premiers éléments des investigations s'avéraient plutôt favorables au gendarme à l'origine du drame. Le militaire est un père de famille de 34 ans qui était à l'époque basé à Loches. Bien noté par sa hiérarchie, il ne paraissait avoir aucun antécédent fâcheux. Il semblait avoir abordé le rond-point de la Gitonnière à une vitesse raisonnable (40 km/h) et les analyses de sang ne révélaient aucune prise d'alcool ou de stupéfiants.
Les conclusions d'une première expertise technique étaient aussi de nature à dédouaner en partie le gendarme de sa responsabilité. L'expert notait en effet que le véhicule accidenté était affecté d'une crevaison lente. Lors d'une conférence de presse, le procureur de la République de Tours, Philippe Varin, avait néanmoins estimé que l'expertise confirmait « l'existence d'un défaut de maîtrise » de la part du conducteur. Le gendarme a en effet bien heurté le trottoir avec le pneu arrière droit de son fourgon.
Un antidépresseur et un antihistaminique
Mais de nouveaux éléments sont soudainement apparus à la faveur d'une deuxième analyse du sang du conducteur. Et les tests ont cette fois révélé la présence d'un mélange de médicaments, notamment d'un antihistaminique et d'un antidépresseur. Selon nos informations, le gendarme – qui était sous antidépresseur depuis déjà longtemps – avait omis de le signaler. En raison d'un rhume, il aurait cumulé ce premier traitement avec un second destiné à combattre les allergies.
« Le fait de prendre le volant malgré ce mélange de médicaments, explique le procureur Philippe Varin, n'est pas une infraction en soi. Mais c'est un défaut de prudence. » Le mélange de ces deux traitements rend en effet particulièrement risquée la conduite d'un véhicule. Cet élément renforce donc la probabilité de voir le gendarme être traduit devant tribunal correctionnel pour « homicide involontaire par imprudence et défaut de maîtrise ». L'instruction n'est cependant pas encore terminée.
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