infanticide septennal

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« Je me considère comme un monstre »
La cour d'assises de l'Allier juge depuis hier Valérie Gally, une Montluçonnaise accusée d'avoir laissé mourir deux bébés, entre 2003 et 2006. Une histoire « compliquée », truffée de zones d'ombre. Le verdict est attendu ce soir.

Qui se cache vraiment derrière Valérie Gally, petite femme de quarante ans à l'air fragile, cheveux coupés court sur un visage rond ? Difficile à dire. Même son ex-mari, qui l'a connue alors qu'elle n'avait que seize ans, a du mal à brosser un portrait en profondeur. « Je n'arrive pas à la cerner. J'ai l'impression de ne l'avoir jamais connue entièrement », a-t-il soufflé, à la barre du tribunal.

Sur une chose, au moins, les proches de l'accusée se rejoignent. C'est une « mère exemplaire », une « maman poule » qui a « tout fait » pour ses deux enfants, un garçon et une fille, aujourd'hui âgés de quinze et vingt et un ans.

Comment, alors, a-t-elle pu laisser mourir deux nouveau-nés, entre 2003 et 2006, avant de les remiser dans la cave d'une cité HLM de Montluçon ? La question a été posée de nombreuses fois, hier, sans que l'accusée puisse réellement y apporter une réponse. « J'aimerais vous le dire. Mais je ne le sais pas moi-même. Ces enfants, je les voulais. Et puis j'ai baissé les bras, parce que rien n'allait dans ma vie. Je me considère comme un monstre. »

Dans la matinée, le psychiatre qui a examiné Valérie Gally a tenté d'éclairer les jurés. Son geste ? « Elle ne le comprend pas. Mais elle voulait que ça se sache. C'est pour ça qu'elle a abandonné les corps, sachant qu'ils finiraient par être retrouvés. » C'est aussi pour ça - « parce qu'elle est arrivée au bout de cette histoire »- qu'il n'y aurait « aucun risque de récidive ».

Une parfaite illustration des nombreuses zones d'ombre de cette affaire « compliquée », comme n'a cessé de répéter la présidente. En dix heures d'audience, les contradictions se sont empliées. Valérie Gally affirme qu'elle voulait garder ses bébés, mais elle n'avait absolument pas préparé leur naissance. Elle avait annoncé sa première grossesse, pas la seconde. Elle n'a pas tué ses enfants, mais elle les a laissés mourir, enroulés dans des draps de bain?

« A quel moment avez-vous décidé de ne pas les garder », a fini par questionner l'avocate générale, Jeanne-Marie Vermeulin-Lacroix ? Réponse mal assurée, entre deux sanglots : « A l'accouchement, peut-être. J'ai paniqué. J'étais seule, j'étais déprimée. »

À l'époque, Valérie Gally cumule les arrêts de travail. La faute à une vilaine chute, qui lui a fracturé une vertèbre. « Un truc bête. À partir de là, mon monde s'est écroulé. Je me sentais inutile. »

Physiquement et moralement, elle est « au fond du trou. » ...........
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Cet homme, qui est aussi le père des deux nouveau-nés, est-il l'élément déclencheur de cette sombre histoire ? Valérie Gally en est persuadée. « Chaque jour, je m'enfonçais un peu plus. Et puis c'est arrivé, deux fois. Je voudrais me dire que c'est quelqu'un d'autre qui l'a fait. Mais ça voudrait dire que je suis folle. Et je ne suis pas folle? »

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verdict : 15 ans de réclusion...


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ni folle, ni monstre, mais un drame de la période critique septennale des 35 ans...