dimanche 24 mai 2009

retour à la normale

site 3ème oeil :

Il a tué la mère de ses enfants : libéré, il mène une vie normale

" Dans son cas, la prison a joué son rôle : ce meurtrier en est sorti apte à profiter de sa seconde chance et mener une existence normale. Même si, « le plus dur, c'est la sortie ».

Il vit avec une femme, élève ses deux enfants, occupe un emploi en CDI, vient d’acheter une maison. Quoi de plus normal pour un homme d'une quarantaine d'années ? Cette normalité, Christophe l'a payée au prix fort : celui de la souffrance, la sienne et celle de ses proches. Il a tué la mère de ses deux enfants et passé près d’une décennie en prison. Elle a joué le rôle de « déclencheur de réalité ».

Ni le jeune homme alcoolique et violent, ni le condamné pour meurtre ne pouvaient espérer être un jour ce Monsieur Tout-le-Monde. Ce sommet, il l’a atteint seul. Parce que, sitôt son incarcération, il s’est « pris en main ». « En prison, il n’y a pas de milieu : il y a ceux qui veulent s’en sortir et ceux qu’on appelle les “cachetonne-men”, alignés en rang devant l’infirmerie chaque matin. Dix ans après, ils sortent robotisés, méconnaissables. En prison, si vous ne vous soignez pas vous-même, personne ne le fait pour vous ».

« La prison, un déclencheur de réalité »

Il s’est désaccoutumé de l’alcool sans médicament, a suivi une psychothérapie pour savoir « pourquoi j’étais passé à l’acte ». Il a fait du sport, « tous les jours », donnant à son « corps d’alcoolique de 60 kg » une silhouette de sportif de haut niveau. Il a repris les études, obtenu trois CAP, est entré en rédemption. « J’étais dans l’état d’esprit d’assumer. Je n’ai pas fait appel par respect pour la famille ».

La prison a été un refuge pour Christophe, presque « un cocon ». « La prison, on s’y adapte très vite en fait. Mes années de détention ont passé rapidement. C’est quand j’en suis sorti que j’ai retrouvé le stress, l’angoisse ». Parce qu’il a fallu réapprendre à vivre en liberté. Mais surtout parce que Christophe redoutait que le passé lui revienne à la face. « J’arrivais à peine à aller faire mes courses au supermarché. Je devenais parano, je croyais que tout le monde me reconnaissait. C’est arrivé, mais pas systématiquement comme je le pensais ». Aujourd’hui encore, il a peur d’être rattrapé par son passé, de se trahir par un mot de trop. « Je voulais être pompier bénévole, pour faire profiter les autres de mes qualités physiques. J’ai renoncé, par peur d’être reconnu ». Il a aussi coupé les ponts avec les fréquentations antérieures à son crime, pour ne pas être renvoyé à cet « autre » Christophe.

L’amour au parloir

Son « expérience », il veut en faire bénéficier des personnes en rupture sociale. Il a donc postulé à un emploi de travailleur social obtenu à sa sortie de centrale. Lui qui ne s’exprimait que par la violence incarne aujourd’hui « la force tranquille », dit sa compagne. Pas besoin d’élever la voix, sa présence suffit à calmer les esprits. « Tu es devenu psychologue », lui dit aussi sa compagne. La prison lui a appris qu’« il ne faut pas juger une personne trop vite sans connaître son histoire ». Il en sait quelque chose maintenant : « c’est souvent celui qui est le plus agressif qui est le moins méchant ».

Sa compagne est une amie d’enfance. Elle lui a rendu visite en prison à la fin de sa détention. Avec elle, il a fait l’amour au parloir, comme tous les autres détenus, avec la complicité des surveillants. « Ils savent qu’on va un jour revenir dans la société : alors autant ne pas faire sortir des bêtes, déjà qu’on en était en entrant ».

Avec sa compagne, il a recréé une cellule familiale puisqu’il a pu retrouver ses enfants dès sa sortie de prison. Le sujet de leur mère « n’est pas tabou ». L’un des deux en parle plus souvent que l’autre. « L’autre jour, je lui ai montré une maison où nous avions habité avec sa mère. On a parlé d’elle un petit moment ».

Le premier geste de Christophe libre a été de se rendre sur la tombe de celle qu’il avait tuée. « J’y retourne une fois par an, pour son anniversaire ». Bien sûr, « j’aimerais remonter le temps ».

À défaut, il lui barre la route. En prison, il avait un bon ami, un braqueur, « parce qu’il faut avoir quelqu’un sur qui compter. À sa sortie, il m’a téléphoné. Je lui ai dit que je ne voulais pas rester en contact. Il m’a dit OK, je respecte, j’efface ton numéro. Ce soir-là, j’ai bien mangé »."

Un article de Laurent Bernard.

(*) Prénom d’emprunt.

Source : LA MONTAGNE.FR (23 mai 2009)

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je ne connais pas l'histoire de cet homme mais il serait comme toujours, intéressant de la voir de plus près... passage à l'acte en période et/ou jour critique ce qui n'est pas improbable et explique déjà en partie ce qui a pu arriver (période critique des 28 ans ?)
s'il y a un lien avec une période critique septennale, on est changé une fois sorti de la période en question ; mais il faut surveiller les périodes à venir : ici celle des 35 ans a été passée en prison... arrive celle des 42 ans, 49 ans, etc... attention à ce moment là aux difficultés qui pourraient resurgir. attention aussi au jour critique émotionnel qui peut être un jour "détonateur"... chez des personnes sensibles ou impulsives.
connu à l'avance... le risque est déjà en partie désamorcé...

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