Bernard Debré : "Les effets secondaires de ces antidépresseurs doivent être connus"
Selon le médecin, il y a bien un lien entre la prise d'agomélatine par le copilote de l'A320 de Germanwings et le crash de l'avion.
Bernard Debré rappelle les effets indésirables de l’agomélatine décrits dans la revue de référence Prescrire en janvier 2013 : « 40 effets indésirables suicidaires » sur les 315 cas dits psychiques et 163 dits neurologiques étudiés.
L’enquête sur le crash de l’A320 de Germanwings a montré que le copilote aux commandes lors du drame était sous antidépresseurs. Bernard Debré, médecin et diplômé de médecine aéronautique et spatiale depuis 1981, avait expliqué au Point.fr que le traitement d'Andreas Lubitz pouvait avoir un lien avec son geste. Le président du Collège national des universitaires de psychiatrie, Pierre Thomas, avait alors réagi vivement, expliquant que « ce ne sont pas les antidépresseurs qui provoquent les suicides, mais la dépression », et assurant que ces médicaments ont une réelle efficacité.
Mais Bernard Debré persiste à établir un lien entre le traitement du copilote et le crash de l’avion. Le médicament pris par Andreas Lubitz était de l’agomélatine, un médicament décrit par le psychiatre Xavier Pommereau (cité par RTL) comme un antidépresseur « utilisé en deuxième intention lorsque les premiers antidépresseurs sont inefficaces ». Un traitement « très fort et de longue durée », « incompatible avec le pilotage », précise le psychiatre, qui estime que l’on « ne prescrit pas ce type de produits sans connaître le métier du patient. Dans le cas où il le savait, il faut avertir, sous le secret médical, le médecin du travail ».
Effets indésirables
« J’ai reçu des parents dont la fille de 19 ans s’est suicidée après avoir été seulement six jours sous agomélatine. Ils n’avaient jamais entendu parler de potentiels effets secondaires. S’ils en avaient été avertis, nul doute qu’ils auraient procédé autrement », raconte Bernard Debré. « Les parents avaient en effet trouvé si étrange le comportement soudainement désinhibé de leur fille, après deux jours de traitement seulement, qu’ils l’avaient emmenée aux urgences de Sainte-Anne au bout de trois jours. Aucun des deux médecins consultés sur place n’a fait le lien entre la molécule qu’elle prenait et son changement de comportement ! Mais le lendemain de sa sortie de l’hôpital, la jeune femme se défenestrait. »
Bernard Debré rappelle ainsi les effets indésirables de l’agomélatine décrits dans la revue de référence Prescrire en janvier 2013 : « Quarante effets indésirables suicidaires » sur les 315 cas dits psychiques et 163 dits neurologiques étudiés dans le rapport périodique actualisé de pharmacovigilance (PSUR) couvrant six mois jusqu’en février 2011.
« Pour 12 des 21 patients qui ont tenté de se suicider ou qui se sont suicidés, il n’est pas rapporté de tentatives de suicide ou d’idées suicidaires antérieures », précise la revue, qui ajoute 32 observations de « patients ayant agressé autrui, dont 11 graves ». Les antidépresseurs augmenteraient ainsi le risque suicidaire, mais, dans certains cas, l’incidence des suicides serait plus élevée avec l’agomélatine. Et Bernard Debré de conclure : « Il faut absolument que les effets secondaires de ces antidépresseurs soient connus des patients et de leur entourage. »
http://www.lepoint.fr/sante/bernard-debre-les-effets-secondaires-de-ces-antidepresseurs-doivent-etre-connus-07-07-2015-1942937_40.php
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pour ma part je pense que nos jours et périodes critiques sont des épisodes naturels périodiques de désinhibition (1) : l'effet désinhibant de certains antidépresseurs va alors pouvoir s'ajouter et se cumuler...
en fait il faudrait pouvoir vérifier quel est l'effet des antidépresseurs en épisode critique et en dehors d'épisodes critiques, les drames ayant tendance, me semble-t'il, à bien plus arriver en épisode critique... (Lubitz se trouvait le jour du drame dans sa période critique septennale des 28 ans et dans un jour critique intellectuel)
(1) http://rythmescycleshumains.blogspot.fr/p/pulsionsdesinhibition.html
ces rythmes qui déterminent notre forme et nos humeurs et parfois mènent à des actes incontrôlés...
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