jeudi 14 mars 2013

accident de car de Sierre

Sierre: "On ne saura peut-être jamais ce qui s'est passé"
Le procureur Olivier Elsig admet qu'il devra peut-être clôturer l'enquête sans avoir toutes les réponses concernant l'accident de Sierre, le 13 mars 2012.
Depuis plusieurs mois, les enquêteurs éliminent les pistes et ferment des portes, les unes après les autres. Tous ces devoirs d'enquête et rapports d'expertise ont permis aux enquêteurs d'avoir certaines certitudes sur ce qui s'est passé dans le tunnel de Sierre, le 13 mars 2012 aux alentours de 21h15. "Ça nous a donné des certitudes sur le déroulement de l’accident, explique le procureur du Valais Olivier Elsig, sur vitesse, trajectoire, ce qui s’est passé avant l'accident. On sait exactement ce qui s’est passé. Là, on n'a aucune incertitude. Ensuite, il y a des limites inhérentes à un accident de véhicule, où il n'y a pas de caméra, où les témoins potentiels sont décédés". Le bus, qui ramenait 46 enfants de Saint-Luc, dans le Valais, vers la Belgique, après les classes de neige, a heurté le côté droit du tunnel et plié le rail de sécurité. Il est alors monté sur la bordure et a percuté le mur qui se trouvait à l'extrémité de l'aire d'arrêt d'urgence. Une question a directement interpellé les enquêteurs : le bus n'avait pas dévié de sa trajectoire après avoir heurté la bordure. Il avait continué tout droit, en conservant la même vitesse de 99 km/h jusqu'à la collision. En un an, deux autopsies ont été réalisées, mais aussi des analyses complémentaires de médecine légale, toxicologiques, une expertise sur les disques tachygraphes, une expertise technique sur le véhicule, une modélisation en 3D. "On sait que les expertises prennent en général des mois et là, on est à un an de l'accident et tout cela est terminé. Donc vite, oui, on a été vite. Il n'y a pas eu besoin de motiver beaucoup les experts parce que vu l'aspect émotionnel, le nombre de victimes, tout le monde a compris qu'il fallait faire le maximum". En un an, les éléments d'enquête ont aussi permis au procureur d'écarter la thèse du suicide, défendue par certaines familles en quête désespérée de réponses. Pour Olivier Elsig, il reste donc deux possibilités : une distraction ou un malaise. Deux ultimes rapports sont attendus dans les semaines qui viennent pour préciser quelles conséquences la pathologie coronarienne du chauffeur auraient pu avoir sur sa conduite, et d'autre part, quelles interactions la prise quotidienne d'un anti-dépresseur aurait pu avoir avec cette pathologie dont le chauffeur souffrait. (...)
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_sierre-on-ne-saura-peut-etre-jamais-ce-qui-s-est-passe?id=7946161

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Accident de Sierre : "Ce n'était pas un suicide. J'en suis sincèrement convaincue" 
L’accident de bus de Sierre demeure un mystère. Le rapport final tant attendu du procureur suisse suscite peu d’espoir. 
Entre-temps, certains parents ont développé leur propre thèse. Le chauffeur Geert Michiels aurait entraîné 27 innocents dans son suicide. Foutaises, répond Evy Laermans qui défend la mémoire de son mari de toutes ses forces. 
Entretien avec une veuve qui n’a pas le droit d’être une victime.
L’accident du 14 mars 2012 qui a coûté la vie à vingt-deux enfants et six adultes demeure un mystère. Comment expliquer qu’un autocar moderne puisse s’encastrer dans le renfoncement d’un tunnel à cent kilomètres à l’heure sans qu’il y ait de traces de freinage ? L’enquête du procureur suisse Olivier Elsig n’est pas encore terminée, mais les rapports intermédiaires ont suscité plus de questions que de réponses. Aucune défaillance technique n’a été constatée. L’autopsie a révélé que les chauffeurs n’avaient pas consommé d’alcool ou de drogue et il est certain qu’ils ont respecté le repos obligatoire entre l’aller et le retour. Mais en juin l’année passée, un détail intriguant a fait surface. Quelques minutes avant l’accident, Geert Michiels avait repris le volant en dépit du schéma qui planifiait le changement de chauffeur quelques heures plus tard. Depuis cette révélation, le drame personnel d’Evy Laermans a tourné au cauchemar public. Les suspicions proviennent toujours de Lommel qui a connu les pertes les plus lourdes. Dix-sept victimes tuées sur les vingt-huit venaient de l’école primaire ‘t Stekske à Lommel. Les proches des victimes cherchent désespérément une explication alors qu’il est très peu probable que le rapport final du procureur Elsig réponde à ce besoin. Certains parents de Lommel ont développé leur propre hypothèse : le chauffeur âgé de 34 ans, Geert Michiels, se serait suicidé en entraînant 27 passagers dans la mort. Le mois passé, l’émission de VTM Telefacts leur a permis d’expliquer leur thèse sans beaucoup d’objections. Qu’après avoir percuté la bordure, le chauffeur n’a pas essayé de tourner à gauche, mais qu’il a volontairement dirigé son bus vers le renfoncement à droite. Qu’il prenait des antidépresseurs et qu’il avait envoyé un SMS d’adieu à son épouse. Celle-ci a regardé l’émission avec étonnement et indignation. La jeune femme est plus déterminée que jamais à défendre l’honneur de son mari tué dans l’accident. "Je ne savais rien de ce reportage, je ne l’ai su que quand j’ai été contactée la veille par des journalistes. Ils avaient vu le reportage en avant-première et me demandaient de commenter les accusations de suicide. J’ai dit que je ne souhaitais réagir qu’après l’émission. C’est ce que j’ai fait, j’ai juste refusé la demande du journal télévisé de VTM. Ils diffusent tous ces ragots et ensuite je devrais me montrer dans leur journal ? Hors de question !" Vous êtes très combative, dans les médias aussi. Où puisez-vous ce courage ? Evy Laermans : "Mon mari ne peut plus se défendre. Si je ne le fais pas, qui le fera ? Je comprends que les parents soient torturés par des questions, je me pose moi-même de nombreuses questions. Pourquoi Geert a-t-il repris le volant juste avant le tunnel ? J’espère que le rapport final élucidera cette question, mais je ne me fais pas beaucoup d’illusions. C’était un accident et il est fort probable qu’on n’en connaîtra jamais la cause. Le procureur suisse est resté très prudent jusqu’à maintenant. Il déclare que rien n’indique une défaillance technique, mais il ne l’exclut pas complètement non plus. Il ne peut pas non plus, les dégâts étaient trop importants (…)." Le fait que Geert prenait des antidépresseurs alimente les rumeurs. Pouvez-vous comprendre que comme il n’y a aucune autre explication, certaines personnes pensent à un suicide? "Comprendre, c’est beaucoup dire, mais je comprends le mécanisme. Certaines personnes ont du mal à comprendre l’absurdité de la vie. C’est pénible aussi de se résigner à ne jamais savoir le fin mot de l’accident. Certainement quand il s’agit d’un drame de cette ampleur entretenu par les médias. Certains n’arrivent pas à l’accepter et cherchent un bouc émissaire pour expliquer l’inexplicable. Ils s’en sont pris à Geert parce qu’il était au volant par un coup du sort. À partir de ce moment-là, cette hypothèse devient une obsession et tout est interprété dans le but de confirmer ces soupçons. Ce soir-là j’ai envoyé un SMS à Geert lui disant que je l’aimais et il m’a répondu qu’il éprouvait les mêmes sentiments à mon égard. Ils en font un message d’adieu alors que nous échangions constamment ce genre de déclarations. Ce n’était pas un suicide, j’en suis sincèrement convaincue. Oui, Geert prenait des antidépresseurs. Il avait commencé deux ans plus tôt pour accepter les suites de son douloureux divorce, mais au moment de l’accident, il était en train de diminuer la dose. Si ce médicament avait cet effet-là, celui-ci se serait-il manifesté plus tôt ? Geert n’était absolument pas suicidaire. (…) Un suicide ? Quelle idée ? Geert avait entièrement repris sa vie en main. Nous venions de nous marier, nous projetions une grande fête au printemps et nous voulions des enfants. (...)" "Il voulait arrêter fin mars, pour me faire plaisir. Je n’aimais pas qu’il soit aussi souvent parti les week-ends, et en plus j’étais inquiète. Tout à fait à tort, disait-il en riant, il n’y a pas de moyen de transport plus sûr que l’autocar. L’ironie du sort a voulu que ce soit à cause de moi qu’il ait fait ce voyage fatal." Comment ça? "On a eu une demande de Toptours. Partir lundi soir avec un bus vide pour la Suisse, revenir le mardi soir avec un bus rempli d’enfants. Geert voulait refuser. En principe, il ne roulait que le week-end. Je nous vois encore à la table de cuisine. "Pourquoi pas", je lui ai dit." À la fin du mois, tu cesses de toute façon. Profites-en tant que tu peux parce que je sais à quel point tu aimes ce boulot."
http://www.levif.be/info/actualite/belgique/accident-de-sierre-ce-n-etait-pas-un-suicide-j-en-suis-sincerement-convaincue/article-4000261663960.htm

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le premier article dit que les éléments de l'enquête ont permis d'écarter la thèse du suicide... que certains parents suspectent.
je me suis demandé quels sont ces éléments car personnellement j'avoue que je m'étais assez rapidement posé cette ... incroyable... question aussi... surtout en présence d'éléments (en bleu) qui pourraient faire pencher dans ce sens : 
- pleine période critique septennale des 35 ans
- quatre jours avant le 35ème anniversaire
- suspiscion de prise d'anti-dépresseurs (pas pris justement ce jour-là, semblerait-il ?)
 le chauffeur prenait du Seroxat, un antidépresseur de GlaxoSmithKline destiné à soigner notamment des états de panique, d’anxiété ou de désordre compulsif." pourquoi, alors qu'il venait de faire un heureux mariage, pourquoi en secret, semble-t-il, le mariage ?

- la situation des cycles courts n'est pas flagrante (elle est même neutre)  toutefois (épisode doublement critique fort dès mercredi soir seulement), mais les deux premiers éléments sont suffisants... (ce sont - pour moi - des éléments "dépression" et/ou "suicide" mais aussi "accident")
http://rythmescycleshumains.blogspot.fr/2012/06/accident-de-car.html
- Evy Laermans (l'épouse du chauffeur) a 28 ans au moment du drame (sauf erreur) : il y a donc une compatibilité septennale dans le couple (date de naissance inconnue mais elle permettrait de connaître la situation précise des deux personnes qui semble-t-il se sont échangés des sms différemment interprétés avant l'accident)(jour critique émotionnel ?)
- pourquoi avoir pris le volant alors que le changement de chauffeur semble avoir été prévu pour bien plus tard ?


on ne peut en effet écarter non plus la distraction ou le malaise, mais dans les deux cas il me semble que l'on aurait dû déceler une réaction instinctive (braquer à gauche si le car part à droite)
(lâcher l'appui sur l'accélérateur en cas de malaise) (réaction automatique de freinage : là aussi le pied quitte l'accélérateur pour se poser sur le frein)
reste la distraction qui n'est pas impossible mais aurait dans les dernières secondes aussi dû entraîner une réaction ? à moins qu'il n'ait réellement pas regardé devant lui pour voir où il va... là c'est aussi une possibilité. 
comment expliquer aucune réaction du chauffeur pendant 3 secondes et sur 75 mètres, autre que ce qui pourrait ressembler à un bloquage du volant car le car livré à lui-même et monté sur un trottoir aurait peut-être aussi pu slalomer... ou se prendre carrément le mur de droite ? 

autre élément curieux :
en est-il fréquemment ainsi ou pourrait-il s'agir d'une "conduite de rage" ou d'euphorie
"Sur les 2.222 mètresle car a atteint la vitesse de 98 km/h en 68 secondes, a roulé dans le tunnel à 105 km/h pendant 13 secondes avant de se maintenir entre 99 et 101 km/h."
(la vitesse semble avoir été maintenue à 99/101km/h : or en cas de suicide on peut supposer qu'il y aurait eu vitesse maximale - est-ce un mécanisme régulateur qui aurait réduit la vitesse ?)

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édit (7/04/2013) pour une autre hypothèse :
http://www.lematin.ch/faits-divers/marquage-inadequat-origine-drame-sierre/story/14084143

Un marquage inadéquat à l’origine du drame de Sierre?


ACCIDENT
  
Comment un chauffeur d’autocar a-t-il pu s’écraser contre un mur sans tenter de réagir? Selon l’Hebdo, le marquage au sol du tunnel de Sierre pourrait expliquer l’erreur fatale.

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