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Beauvais : le pédophile détenait 34000 photos d’enfants
Internet était son terrain de chasse. Sur la Toile, il se faisait appeler Jack Morg, Sexe sans tabou ou encore Jack Pédo Fillette. Sous ces sinistres pseudos, J P, 42 ans, a écumé les réseaux privés d’échanges entre internautes, jusqu’à son interpellation le 10 janvier 2011. Dans son appartement de Beauvais, les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes ont découvert plus de 34 000 photos et près de 4 300 vidéos pédopornographiques.
Le tribunal correctionnel de Beauvais l’a condamné, hier, à trente mois de prison ferme. La traque du pédophile débute au printemps 2010. A l’époque, l’un des pseudonymes de Jacky Planchon est repéré lors d’une cyberinfiltration menée par la police néerlandaise. Il faut dire que ce célibataire sans emploi est hyperactif sur les plates-formes d’échange d’images et de vidéos. Connecté de 8 heures à 3 heures du matin, il télécharge parfois jusqu’à 200 photos par jour. « C’était comme une drogue, confesse-t-il le regard dissimulé derrière d’épaisses lunettes. J’ai commencé à m’intéresser aux enfants et ensuite plus rien d’autre ne comptait. » Scotché à son écran, Planchon finit par attirer l’attention. Outre la police néerlandaise, les enquêteurs canadiens et allemands s’intéressent, eux aussi, à lui avant de transmettre le dossier à Interpol. Sur son ordinateur, son disque dur et son téléphone portable, les enquêteurs trouveront des dizaines de milliers de photos de jeunes enfants âgés en moyenne de 9 à 12 ans. Filles comme garçons. « Attention, je ne gardais pas tous les fichiers, se souvient-il. Je faisais du tri et je jetais ce qui ne me plaisait pas comme les photos de bébés, d’enfants trop jeunes ou les vidéos violentes… » En dépit de son obsession, jamais Planchon ne passera à l’acte. « Ça ne m’a jamais traversé l’esprit et j’en aurais été incapable » insiste-t-il. Il n’empêche. Le pédophile se rapprochera dangereusement d’une fillette de son entourage âgée d’à peine 12 ans. Au point de la prendre en photo nue et de la filmer à son insu sous sa douche. « Je ne lui aurais jamais fait de mal, jure-t-il aujourd’hui. Elle me donnait beaucoup de tendresse et moi, je crois que je l’aimais. » Sauf que les experts sont formels : les photos et les vidéos ont fait office de garde-fou. Sans cela, le prévenu aurait certainement tenté de concrétiser ses fantasmes. Une analyse partagée par le procureur, Luc Pèlerin, qui voit en Planchon « un individu dangereux qui doit être mis hors d’état de nuire ». A sa sortie de prison, le pédophile devra se plier à des soins psychologiques et psychiatriques. Il fera d’ailleurs l’objet d’un suivi sociojudiciaire pendant cinq ans.
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