jeudi 8 décembre 2016

bébé secoué

Bébé secoué près de Metz : une nounou à la barre Nounou depuis trente ans. Plus d’une quarantaine d’enfants gardés. Et jamais le moindre incident. « Alors, pourquoi aurait-elle fait usage de violences, à deux reprises, sur le même enfant ? », plaide Me Jean-Christophe Duchet, avocat de cette assistante maternelle de l’est messin. C’est toute la question de ce dossier qui a glacé l’audience correctionnelle, hier, à Metz. La prévenue nie désormais, sur un ton pour le moins maladroit. Sur le banc des parties civiles, des parents dévastés par le chagrin et les inquiétudes. Car rien n’assure que leur petit garçon, 4 ans aujourd’hui et qui se porte bien, ne connaîtra jamais de séquelles de ces agissements commis en novembre 2012 et janvier 2013. Les experts sont clairs : le nourrisson, âgé de 5 mois au moment des premiers faits, a subi « des gestes mécaniques de va-et-vient » lors de deux épisodes de violences distincts. Un moment suspectés, les parents se sont vu retirer la garde de leur enfant pendant six mois. Pour la défense, si les violences sont avérées, le doute subsiste quant à leur auteur. Mais, c’est en quittant la nounou que les symptômes sont apparus à deux reprises. L’enfant a été plusieurs fois conduit aux Urgences par ses parents. Le diagnostic est tombé début 2013. Et a entraîné deux opérations crâniennes lourdes. « Le 11 janvier 2013, le chirurgien a dit que s’il n’avait pas été opéré dans l’heure, il ne serait plus là », pleure le papa. Le parquet s’appuie sur des déclarations « laborieuses » de la prévenue. D’abord, des dénégations ; puis des aveux minimisant sa responsabilité. Avant de nouvelles dénégations. La nounou admet deux portés « maladroits », sans tenir la tête, qui serait « partie en arrière ». Mais, pendant l’enquête, elle avait déclaré que les cris de l’enfant l’avaient agacée. « Vous avez dit que vous ne saviez pas pourquoi vous aviez fait cette folie et avez demandé à la mère de le conduire chez le médecin, sans lui expliquer pourquoi, mais pour être sûre que votre geste ne soit pas une catastrophe. Pourquoi, si vous êtes sûre de vous ? », insiste Marianne Aventin. Interdiction d’exercer La prévenue avait décrit les vomissements, les spasmes, « une poupée inerte et inconsciente » pendant quelques instants… Mais, hier, la sexagénaire parle des pressions des enquêteurs. « On ne dit pas que vous êtes une mauvaise nounou avec les autres. Mais il faut avoir le courage de se regarder dans un miroir », pointe Me Antoine Fittante, avocat de la partie civile. Il rappelle les questionnements sur l’avenir, incertain selon les médecins jusqu’à la majorité de l’actuel petit garçon qui a dû apprendre à marcher avec un casque pour prévenir les chocs. Il réclame 45 000 € de dommages-intérêts. Le ministère public requiert dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis et une interdiction définitive d’exercer la profession d’assistante maternelle. Métier que la prévenue ne pratique déjà plus. Le tribunal s’est laissé jusqu’au 17 janvier pour délibérer.
http://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-metz-ville/2016/12/07/bebe-secoue-pres-de-metz-une-nounou-a-la-barre
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