Elle pique son bébé avec de l'insuline: "Je voulais un peu d'attention"
Une infirmière de 37 ans originaire d'Ostende encourt une peine de cinq ans, sanction requise par le ministère public, pour avoir inutilement fait des injections d'insuline à son fils de 17 mois. L'enfant a survécu de justesse à ce geste délibéré de sa mère qui avait de fortes chances d'être mortel. L'accusée espérait attirer l'affection de son entourage avec un enfant malade ou décédé.
Alors que le juge l'interrogeait sur les raisons qui l'ont poussée à commettre ce qui aurait pu être irréparable, Sophie S. est restée évasive: "Je ne peux vous répondre, je ne le sais pas moi-même".
Tout pour faire accuser son beau-père
Le 3 janvier 2014, l'infirmière de 37 ans a injecté de l'insuline a son fils Ruben âgé d'un an et demi. Immédiatement après son geste, elle dépose l'enfant chez ses ex-beaux-parents. "Parce qu'elle savait que son beau-père avait de l'insuline à la maison", a exposé l'avocat des parties civiles, Filip Van Hende, à la cour hier. "Car elle voulait faire porter la culpabilité à ce pauvre homme", a-t-il accusé.
Ce n'est que deux mois après le drame que Sophie S. a avoué que c'était elle qui avait procédé à l'injection potentiellement mortelle. "Parce que je voulais qu'on me prête un peu d'attention", a-t-elle expliqué.
Münchhausen par procuration
Selon le rapport psychiatrique, l'accusée souffre du syndrome de Münchhausen par procuration, une maladie mentale qui pousse un individu à rendre un proche, souvent un enfant, malade. Son avocat l'a défendue comme suit: "C'est une patiente, pas une cliente. Je ne pense pas qu'une peine de prison ferme soit d'une quelconque utilité pour elle. Elle a besoin d'être soignée. Elle aussi a tout perdu: sa famille, son travail".
Mais la jeune mère de famille n'en est pas à son premier geste malheureux. Plusieurs incidents survenus avec son fils de 8 ans, né d'une précédente relation, ont été évoqués à l'audience. Elle forçait l'enfant à se doucher sous une eau brûlante et le réveillait trois fois par nuit pour l'obliger à boire du lait à la fraise réchauffé.
Prison ferme requise
Mais à la lumière de tous ces éléments, le ministère public n'est pas allé dans le sens de la défense. Le procureur a demandé à ce qu'une peine de cinq ans de prison ferme, soit la peine maximale, soit prononcée à l'encontre de la prévenue, concluant que c'était la seule sanction qui convienne vu la gravité des faits exposés.
Source: Het Laatste Nieuws le 9 septembre 2015
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